Marcel Trillat nous a quitté le 18 septembre 2020 à l’âge de 80ans.
C’était un journaliste exceptionnel qui a marqué l’audiovisuel public par la qualité de son travail et aussi pour sa défense. Sa liberté de parole et son engagement dans son métier ont été sa marque de fabrique. C’est par exemple le premier journaliste à avoir consacré un sujet à la télévision au massacre du 17 octobre 61, 20 ans après le drame. Ou encore, en février 1991, lors de la première guerre du Golfe, il dénonça en direct alors qu’il été envoyé spécial sur le terrain, les manipulations médiatiques et la censure de l’armée française.
Il donnait la parole à ceux qu’on n’écoute jamais, les ouvriers, les paysans, ceux qu’aujourd’hui on appelle les invisibles ou encore les premiers de corvée. Il était un militant pacifiste, anticolonialiste et se battait continuellement contre le racisme et l’antisémitisme. Ces engagements lui ont valus d’être vire de la telé/ Et ce n’est qu’en 1981, à la faveur de l’élection de Mitterrand et à la demande de Pierre Desgraupes, qu’il a pu rejoindre à nouveau la télévision publique.
Je n’ai pas le temps ici de revenir sur tout son parcours. Nous retiendrons ici radio Lorraine-Cœur d’Acier qui fut pour lui l’expérience la plus marquante professionnellement et humainement. La radio, financée par la CGT, fut lancée pour soutenir la Marche des sidérurgistes sur Paris, le 23 mars 1979. Elle allait rapidement devenir un outil remarqué, populaire, d’innovation journalistique et de pluralisme politique et culturel".
A la fin de sa carrière il devient documentariste filmant les classes populaires, le monde ouvrier, les femmes précaires, les sans-papiers : "Trois cents jours de colère", "Les prolos", "Femmes précaires", "Silence dans la vallée", "L’Atlantide", "une histoire du communisme" et "Des étrangers dans la ville" qui, quarante ans après "Étranges étrangers" tente de décrire la situation des étrangers en France,
Militant syndical à la CGT, il a été durant 30 ans militant du PCF qu’il l’avait fini par quitter. Mais dans le 20e, il venait souvent à la section de la place des grès, pour nos différentes soirées du 1er mai et de fin d’année entre autre, car il aimait la convivialité et le partage avec les camarades.
Il s’agit donc pour nous, par ce vœu et cette demande de plaque commémorative, de rendre hommage au très grand journaliste et à notre camarade.
Consulter le vœu relatif à l’hommage à Marcel Trilllat présenté au Conseil de Paris de juin 2023
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