Le rapport Pisa paru le 5 décembre fait part d’une dégradation notable du niveau des élèves français en mathématiques, lecture et sciences. Ces résultats, « parmi les plus bas mesurés par l’enquête Pisa dans les trois matières en France », ont pour cause une politique, déjà ancienne mais amplifiée sous les deux quinquennats d’Emmanuel Macron : la casse lente mais certaine du service public d’Éducation nationale. Entre autres critiques, l’OCDE observe que le système français ne s’est pas attaqué aux inégalités sociales, et reste un de ceux où ces inégalités ont le plus d’impact sur la réussite scolaire. Mais surtout, si la plupart des pays ont connu eux aussi une baisse de niveau, l’OCDE précise que « tout n’est pas imputable au Covid ».
Ainsi, les élèves français sont particulièrement exposés au manque d’accompagnement, aux bruits et au désordre en salle de cours. Autant de conséquences directes du manque de personnel enseignant et de l’augmentation du nombre d’élèves par classe. A ce titre, 67% des chefs d’établissement déclarent que l’apprentissage est freiné par le manque d’enseignant.es (contre 17% en 2018). Nous n’avons eu de cesse de dénoncer les suppressions de postes dans l’éducation nationale. Nous continuons de le faire, car le gouvernement a prévu une saignée en postes enseignants pour la rentrée 2024 pire que celle de 2023.
Les conséquences bien concrètes de ce manque de personnels se font durement sentir aujourd’hui. Pour Jean-Noël Aqua, « ces résultats viennent confirmer que la casse préméditée du service public d’éducation a des conséquences concrètement mesurables sur notre jeunesse. Il est urgent de mettre en place une autre politique ».
Ce nouveau rapport Pisa entache le rayonnement international de la France et de son système d’éducation, qui faisait pourtant notre fierté et était une preuve de l’excellence de notre service public. Plus tard dans la journée, le Ministre de l’Éducation nationale a annoncé plusieurs mesures pour réaliser un « choc des savoirs ». À peine prononcées, ces annonces sont justement sous le feu des critiques. Où sont les ouvertures de postes ? Les mesures permettant de diminuer le nombre d’élèves par classe ? L’introduction de « groupes de niveau », qui accentueront fort probablement les inégalités scolaires, et les mécanismes de ségrégation scolaire. Peu importe les effets de communication, nous connaissons d’ores et déjà la destination de la politique déployée par Gabriel Attal : le mur, pour nos enfants comme pour leurs enseignant.es.
A Paris, cette politique frappe déjà nos établissements. Plus de 300 postes ont été supprimés dans nos écoles et nos collèges à la rentrée 2023, contre toute logique de réduction des effectifs par classe. Cette saignée n’est pourtant qu’un début : le gouvernement prévoit désormais 2500 suppressions de postes sur l’ensemble de la France, soit environ 300 pour la capitale. C’est inacceptable.
Alors que nos gouvernants s’entêtent à mener une politique irresponsable et décidément déconnectée de la réalité des établissements, le groupe communiste et citoyen de la Ville de Paris rappelle son attachement à l’école républicaine et laïque, garante de la réussite pour toutes et tous, garante de mixité sociale et scolaire. Nous continuerons à nous battre pour des moyens à hauteurs des enjeux colossaux de formation de notre jeunesse.
Jean-Noël Aqua, Ian Brossat, Raphaëlle Primet et les élu.es du groupe Communiste et Citoyen