Avec les organisations syndicales et les professionnels, nous alertons depuis des années sur la gravité de la situation de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) à Paris.
Les professionnels sont épuisés de voir le service se dégrader, de subir les politiques managériales et de s’exposer à la souffrance au travail. Dans ces conditions, il est presque naturel d’observer une diminution constante des effectifs de 5 % chaque année à Paris. Ces départs sont directement traduits par l’instabilité du suivi des enfants, dans un métier où la stabilité et l’inscription dans la durée sont essentielles.
Alors que la solution évidente est d’investir dans la protection de l’enfance pour des meilleures conditions de travail, le choix est fait pour le recours croissant au travail de contractuels et d’intérimaires. La dévalorisation des carrières, l’absence de prise en compte de l’investissement des professionnels, le fonctionnement à flux tendu en sous-effectif sont tous des éléments qui se répercutent sur la qualité de l’accompagnement.
Ce qui se passe aujourd’hui à l’ASE du 20ème le démontre et nous rappelle l’urgence et la dangerosité de la situation.
Après avoir alerté la direction une première fois sur une circonstance de violences, le personnel de l’ASE du 20ème a dû assister à la reproduction et l’amplification de l’incident deux semaines plus tard. Sans réaction administrative, les travailleuses et les travailleurs manquent de moyens et se trouvent abandonnés face aux faits sans encadrement sur site.
Le Groupe communiste et citoyen de Paris apporte son soutien aux revendications et aux mobilisations du secteur de la protection de l’enfance et de l’ensemble des agent·es de l’ASE du 20ème qui se sont déclaré·es en grève depuis le 20 octobre. Un protocole d’intervention immédiate doit être prévu en cas d’évènements graves, mais aussi les postes vacants doivent être comblés, des postes supplémentaires créés, le temps de travail respecté et les possibilités d’accueil augmentées.
La protection de l’enfance est un secteur incompatible avec des politiques d’économies, tant les besoins sont irréductibles.
Camille NAGET Raphaëlle PRIMET