La grève dans l’Education nationale du 13 janvier sera exceptionnelle. Elle découle de la gestion calamiteuse et méprisante d’un ministre et d’un président plus obsédés par les polémiques que par le quotidien de la population. Baisse continue des moyens alloués à l’école publique, protocoles non concertés, adaptation rocambolesque, mépris des enseignant·e·s, manque de préparation… Le chaos est le résultat d’une mauvaise politique.
Soutenue par l’ensemble des syndicats des enseignant·e·s, des personnels techniques et administratifs, mais aussi par les parents d’élèves, cette grève doit être entendue.
La gestion de la crise doit se faire en concertation avec l’ensemble de la communauté éducative. Leur retour d’expérience aurait pu éviter la gabegie actuelle.
Le ministre est fier d’avoir annulé 75 millions d’euros de dépenses portés au budget de 2021, en plus des 200 millions d’euros de 2020 et d’avoir supprimé 7900 postes dans l’Éducation nationale ; tous ces moyens manquent cruellement aujourd’hui.
La crise actuelle était prévisible. Dans un courrier d’avril 2020, Jean-Noël Aqua avait écrit au ministre pour l’alerter sur la nécessité de prévoir des moyens humains et matériels exceptionnels. Sans réponse. En 2020 et 2021, le groupe Communiste a fait voter des vœux en Conseil de Paris pour interpeller le ministre. Sans réponse. Jean-Michel Blanquer est visiblement trop occupé par ses pseudo-colloques sur un prétendu danger du wokisme et du décolonialisme dans l’éducation.
Des moyens d’urgence doivent être dégagés afin d’assurer la continuité du service public d’éducation. Des professeurs sous statut doivent être recrutés, afin de couvrir les besoins de remplacement, mais aussi de compenser la crise subie par les élèves, en augmentant le nombre d’heures d’enseignement et en diminuant le nombre d’élèves dans toutes les classes. La sécurité des personnels, élèves et familles doit aussi être assurée par l’équipement de capteurs de CO2 dans toutes les salles de cours et la distribution de masques FFP2 à tous les personnels qui le souhaitent.
Selon Nicolas Bonnet Oulaldj, « il devient urgent de changer de politique et d’investir dans le service public d’éducation. L’avenir de la jeunesse mérite mieux que l’austérité infligée à l’Education nationale ; elle mérite un plan d’investissement massif pour répondre aux conséquences de la crise. »