Paris, le 31 août 2023
Aux côtés de Anne Hidalgo, Maire de Paris, avec ma collègue Laurence Patrice, Adjointe à la maire et des élu.es de plusieurs collectivités locales de tous bords politiques, nous nous sommes rendus près du corridor de Latchin pour apporter notre soutien aux populations asphyxiées par l’Azerbaïdjan. Nous avons constaté que les forces azerbaidjanaises ne laissent entrer aucun convoi humanitaire en Artsakh, en totale violation du droit international. Nous sommes profondément choqués et nous dénonçons le refus de laisser passer ces camions remplis de produits de première nécessité, notamment à destination des enfants, et de panneaux et chauffe-eau solaires.
Cela fait près de neuf mois que la région du Nagorny Karabagh est assiégé. Le 12 décembre dernier, l’Azerbaïdjan a mis en place un blocus du corridor de Latchin, l’unique passage reliant l’Artsakh à l’Arménie, privant l’enclave de tout ravitaillement. L’Azerbaïdjan bafoue à nouveau le droit international en isolant une population civile de 120 000 personnes, dont 30 000 enfants, et menaçant leur vie, leurs droits et leur intégrité.
Face à cette crise humanitaire, la Ville de Paris, comme de nombreuses collectivités territoriales, a répondu à l’appel du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF) et des autorités de la République d’Arménie et de la République d’Artsakh en apportant une aide humanitaire d’urgence à ces populations privées d’un accès à l’eau, à l’alimentation et à la santé.
En février 2023, la Cour internationale de justice avait ordonné de rouvrir le corridor. Dans un rapport publié le 7 aout dernier, Luis Moreno Ocampo, ancien premier procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), dénonçait les actes commis par les forces azerbaidjanaises en les qualifiant de « génocide ». Le refus de lever le blocage risque inéluctablement de provoquer une famine meurtrière, qui détermine en partie le génocide. Le rapport insiste aussi sur le fait que la menace génocidaire d’épuration ethnique est imminente.
Le 13 septembre 2022, l’État français a appelé l’Azerbaïdjan à « respecter l’intégrité territoriale de l’Arménie ». Cet appel est resté vain et les violences à l’encontre des armenien.ne.s se sont intensifiées. Il y a urgence à agir. Le gouvernement doit porter l’initiative d’une résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies demandant l’ouverture immédiate et inconditionnelle du corridor de Latchin. Nous demandons également à ce que le gouvernement dénonce la menace génocidaire en cours perpétrée par l’Azerbaïdjan à l’encontre de la population de l’Artsakh.
Le 31 décembre 2019, le Parti communiste français a demandé, au gouvernement français de reconnaitre officiellement la République de l’Artsakh. C’est la condition première de la protection de ses populations et un préalable à la résolution des conflits dans le Caucase du Sud. Le 15 décembre 2022, Pierre Ouzoulias, sénateur communiste a déposé une Proposition de résolution de l’article 34-1 de la Constitution Établir une paix durable entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Plus que jamais, le peuple arménien a besoin d’une solidarité large et massive des peuples et des forces progressistes dans sa lutte pour une paix durable.
Nicolas Bonnet Oulaldj, Président du Groupe communiste et citoyen au Conseil de Paris Laurence Patrice, Adjointe à la Maire de Paris