Pourquoi tant de précipitation ?
Nous avons récemment appris la volonté de création d’une société d’économie mixte pour le développement des énergies renouvelables sur l’axe Seine allant de Paris au Havre, en passant par Rouen. Une délibération engageant les collectivités est soumise au vote dans ces collectivités ainsi qu’à la Métropole du Grand Paris. Nous souhaitons que cela ne soit pas fait dans la précipitation mais après un débat dans chacune des assemblées concernées, ainsi que des communes de leur périmètre. Nous plaidons pour une transition écologique qui soit aussi sociale. Nous voulons développer les énergies renouvelables dans un cadre public pour tenir des objectifs sociaux. À l’heure où les consommateurs sont étranglés par les hausses des tarifs de l’énergie, à l’heure où nos sociétés paient les conséquences de la dérégulation et libéralisation du secteur de l’énergie, nous ne pouvons poursuivre dans ce domaine sans garantie d’une maîtrise publique.
Nos collectivités ne peuvent donc s’engager dans la création d’une société d’économie mixte (SEM) de production d’énergies renouvelable qu’avec ces garanties et en appui sur des entreprises publiques. Pourquoi ne pas réfléchir à la création d’un syndicat intercommunal ou intermétropolitain ?
Quel modèle économique en matière énergétique ?
Nous portons le choix d’une maitrise publique de l’énergie visant la neutralité carbone à l’horizon 2040-2050.
Le modèle que nous souhaitons s’appuie sur une gestion publique. Il doit permettre l’émergence de projets locaux pilotés dans un cadre public, avec une structuration au niveau national. Cette gestion publique doit se fixer plusieurs objectifs. À la fois la diminution des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi la limitation des coûts de l’énergie pour les consommateurs·rices, permettant de lutter contre la précarité énergétique et pour la baisse des factures énergétiques. Elle doit aussi garantir aux salarié·es de la production, de la distribution, de l’ingénierie et des équipes supports des conditions de travail respectueuse du statut de la convention collective des industries électriques et gazières et éviter ainsi tout dumping social sur l’énergie.
Travailler ensemble en toute transparence
Nous sommes favorables à la coopération entre les territoires et les collectivités. Cela ne peut pas se faire dans la précipitation Le travail engagé autour de l’axe Seine est un réel défi pouvant largement bénéficier aux populations. Il permettrait de travailler ensemble des enjeux aussi divers que le développement industriel, l’agriculture, le tourisme, la culture, le transport fluvial et ferroviaire, la logistique, et aussi la production énergétique. La création de l’Entente Axe Seine peut favoriser ces coopérations. Nous demandons donc que le processus délibératif n’acte pas tout de suite cette création mais que soit inscrit à l’ordre du jour des différentes collectivités concernées par le projet, un débat sur les objectifs et moyens d’une maitrise publique de cette coopération sur l’axe Seine.