Madame la Maire Chers collègues,
Philippine Le Noir de Carlan, Gisèle Pélicot, Depuis quelques semaines ces noms raisonnent dans l’actualité et leurs histoires nous glacent d’effroi. Nous adressons toutes nos pensées aux victimes, à leurs familles et leurs proches. Le viol et le meurtre de Philippine, jeune femme de 19 ans, retrouvée dans le Bois de Boulogne, vient allonger, la déjà trop longue liste des féminicides commis en 2024.
Elles s’appelaient Thérèse, Marie-Louise, Vanessa, Kalma, Pauline, Yasmine, parfois nous ne connaissons même pas leur nom, comme ces deux féminicides ayant eu lieu à Paris au cœur de l’été dans l’indifférence. Nous voulons rendre hommage aujourd’hui à toutes celles qui ont été tuée parce que femme. A toute celles qui subissent la violence et la domination patriarcale parce que femme.
Ce n’est pas une question d’OQTF, ce n’est pas une question de nationalité ou de couleur de peau, au nom des communistes, je le redis avec force. Plus de 80% des viols et agressions sexuelles sont commises par des proches.
Le problème est systémique. Le problème, c’est celui de notre société toute entière, celui de l’omniprésence de la culture du viol.
Et c’est un des enseignements puissants que nous tirons du procès des viols de Mazan. Des dizaines et des dizaines d’hommes se sont livrés à des viols pensant le faire en toute impunité. Voulant aujourd’hui dans une cours d’assise faire croire qu’ils auraient violé sans le faire exprès, involontairement.
Comment peut-on oser considérer qu’il y aurait viol et viol ? Ceux commis par des étrangers et ceux commis par de bons pères de famille ne seraient pas à juger avec la même sévérité ? « Un homme qui viole une femme est dangereux. Qu’il soit inconnu de sa victime ou son mari, qu’il soit étranger ou français, que le viol ait eu lieu dans une forêt ou dans un appartement conjugal. Le viol est un crime » Ces morts forts, ce sont les mots que la première victime de l’agresseur de Philippine adresse dans une lettre ouverte.
En trois ans, à Paris, 63% de plaintes en plus ont été enregistrées, mais sans aucun moyen supplémentaire. Nous avons besoin d’engagement fort de l’Etat, de moyens policiers juridiques, trop de plaintes sont encore classées sans suites. Plus de 90% !
Nous avons besoin de mettre fin à la culture du viol, de renforcer l’éducation à la vie affective et sexuelle, de renforcer le suivi et la prise en charge psychiatrique.
Nous avons besoin d’un changement de société fort. Comment est- ce possible qu’un rugbyman, Hugo Auradou, poursuivi en Argentine pour viol ait retrouvé les terrains du top 14 en toute impunité ? La honte doit changer de camp !
Madame la Maire, A Paris, nous n’avons pas attendu pour être moteur sur ces questions, il est urgent de faire plus et mieux. Comment pouvons nous renforcer les actions et les moyens pour endiguer les violences faites aux femmes et les féminicides ? Pour reprendre le slogan des féministes d’Amérique Latine, nous voulons : pas une de moins.