Le gouvernement vient d’annoncer l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites. C’est une insulte à la démocratie.
Une insulte aux classes populaires qui ont déjà une espérance de vie largement inférieure par rapport aux plus riches. Une insulte enfin, aux droits des femmes, qui seront les plus touchées par cette réforme selon les propres aveux des membres du gouvernement.
Les Français l’ont bien compris, et plus le gouvernement tentait d’expliquer, plus la popularité de la réforme diminuait.
Face à cette situation, les syndicats ont fait le choix historique de se rassembler. Je tiens ici à saluer l’intersyndicale qui a fait un travail remarquable.. Depuis janvier, des millions de Français ont défilé dans la rue, le plus pacifiquement possible et je tiens à saluer l’évolution de la doctrine de maintien de l’ordre que nous avons pu observer. 2 millions le 19 janvier, 2,5 millions le 11 février, 3,5 millions le 7 mars : c’est inédit.
Le gouvernement a réussi un exploit : réunir l’ensemble des syndicats et l’ensemble des Français contre lui. 94% des travailleurs sont aujourd’hui opposés à sa réforme.
Un gouvernement qui refuse le dialogue jusqu’au bout. Un président le République qui refuse de recevoir les organisations syndicales mais qui, dans le même temps, attribue la légion d’honneur à Jeff Bezos, patron d’Amazon, roi de l’exploitation.
Je tiens ici à exprimer le soutien du groupe communiste à l’ensemble des grévistes, et plus particulièrement aux éboueurs parisiens mobilisés depuis plusieurs jours.
Les ministres se succèdent sur les plateaux pour accuser d’un côté les grévistes, de l’autre la mairie de Paris, de la situation actuelle de non ramassage des poubelles dans les rues parisiennes. Cette situation n’est pas seulement parisienne et cela pour une raison : le gouvernement en est le premier responsable en imposant par la force sa réforme des retraites.
Les éboueurs exercent un métier parmi les plus difficiles. Reporter leur âge de départ à la retraite de 57 à 59 ans, c’est leur retirer de l’espérance de vie. Cette décision est à la fois scandaleuse et indigne. Nous faisons une proposition : que Clément Beaune, plutôt que de prendre des photos de poubelles, passe une journée de travail avec les éboueurs derrière une benne.
Faire le choix de la réquisition, c’est faire le choix de la force, faire le choix de basculer le conflit dans la violence.
Monsieur le Préfet, pour le respect de la démocratie, pour ne pas mettre le feu aux poudres, pour le respect du droit de grève et du dialogue social, nous vous demandons solennellement de renoncer à la réquisition des grévistes.