Monsieur le Préfet de Police, ma question s’adresse à vous et concerne la multiplication des menaces et des agressions commises par l’extrême-droite. Cela fait des années que nous dénonçons les actes de violence de cette extrême droite.
Le phénomène a explosé après la dissolution voulue par le Mozart de la politique de l’Élysée. Croyant son heure venue, l’extrême-droite s’est déjà cru tout permis. La situation a libéré les paroles et les actes de haine. C’est une femme noire, aide-soignante à Montargis, qui doit subir tous les jours, les cris de singe de ses voisins militants du Rassemblement national. C’est des membres du GUD qui agressent un jeune homme homosexuel le 30 juin, se félicitant qu’ils pourraient « casser du PD » après ce qu’ils croyaient être la victoire du RN. Ce sont des tracts distribués ici ou là, qui ciblent explicitement des personnes auxquelles il est reproché d’avoir la peau noire. C’est ce chauffeur de bus à Thiais, dans le Val de Marne, blessé par un automobiliste qui le traite de bougnoule. C’est 5 colleurs d’affiches du RN qui agressent des enfants à la sortie d’une école à Bonneuil-sur-Marne. C’est cette boulangerie d’Avignon visée par un incendie et taguée du mot « nègre » parce que son apprenti est ivoirien. C’est aussi, il y a une semaine, le site Réseau Libre – hébergé en Russie — qui appelle à « éliminer », je cite, une centaine d’avocats accusés d’être opposés aux idées d’extrême-droite. C’est le jour du second tour des élections législatives une boucle Télégram qui appelle à commettre des ratonnades. C’est, pas plus tard qu’hier, un appel au meurtre d’une liste d’élus de gauche à éliminer. Et je pense en particulier à mon ami et camarade Ian Brossat. Ce qui rappelle par ailleurs que notre collègue Fatoumata Koné avait elle aussi été victime d’un tweet raciste de la part de Serge Federbusch, ancien candidat RN à la Mairie de Paris.
Les masques sont tombés. L’extrême-droite reste ce qu’elle est : haineuse et violente. Certains à l’instar de Vincent Bolloré ou d’Éric Ciotti voulaient normaliser l’extrême-droite. L’extrême-droite a aussi bénéficié de la complicité de toutes celles et tous ceux qui se reconnaitront, et qui ont fait leur les thématiques et les « thèses » de l’extrême-droite par électoralisme.
Désormais, le pays est profondément fracturé. Nombreux.ses sont nos concitoyen.nes et les résidents en France qui sont inquiets au plus profond d’eux-mêmes, pour leur sécurité dans ce contexte délétère. Il est temps d’en finir.
Monsieur le Préfet, quelles dispositions comptez-vous prendre pour protéger les Parisiens de cette escalade raciste, xénophobe et haineuse ? De façon ponctuelle sur les cas mentionnés ? Et de façon structurelle et pérenne ? Quels dispositifs mettez-vous en place à la préfecture pour lutter spécifiquement contre cette montée de ces actes délictueux ?