Question d’actualité - Fonction publique
En temps de crise, les masques tombent. La haine du fonctionnaire ressort visiblement bien vite à droite. Coupes budgétaires dans la fonction publique, jour de carence, retenues sur salaires, suppressions de postes, blocage du point d’indice, les fonctionnaires sont visiblement le parfait bouc émissaire pour la droite, le parfait mouton à tondre.
Guillaume Kasbarian s’est empressé de saluer la nomination d’Elon Musk en voulant partager « les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie ». Valérie Pécresse, elle, s’est empressée d’appeler à un comité de la hache dans la fonction publique. La finesse républicaine est de mise. Mais en attaquant les fonctionnaires, ce sont les services publics que la droite vise. Pour mieux privatiser, au plus grand bonheur des financiers.
Répétons-le, les services publics protègent les plus modestes, ils fabriquent du vivre-ensemble, ils garantissent la solidarité, ils construisent les valeurs républicaines.
J’ai une pensée pour tous les soignants, les enseignants, les conducteurs, les policiers, les éboueurs, toutes celles et tous ceux qui sont jetés en pâture par la droite. Nous devons les soutenir aujourd’hui.
Et permettez-moi de dénoncer que ce discours anti-fonctionnaire diffuse au sein de cet hémicycle. Il fallait oser Mr Bournazel. Oser tordre les faits pour une petite polémique d’un jour. Oser pointer un service avec 31% d’absence... et pour ce faire prendre le service qui accueille les agents en affection de longue durée. Mr Bournazel, voulez-vous les attestations d’ALD ? Les contacts des oncologues ? Cette absence d’humanité est tellement révélatrice. J’imagine qu’il y a à la base de l’amateurisme et un manque de travail. Mais quand vous avez l’explication, et que vous ne faites pas amende honorable, qu’en conclure ? Que l’obsession anti-fonctionnaire est dangereuse.
Car il y a récidive. Dans un vœu, le même Pierre-Yves Bournazel, demande que les agents aient désormais le choix entre travailler malade ou une sanction financière. J’imagine que les agents de la Ville de Paris apprécieront cette remise en cause des principes de la sécurité sociale. Visiblement, la sécurité n’est pas thème pour la droite quand elle est sociale.
Autre sujet, parce que M. Bournazel, Madame Dati et Monsieur Kasbarian ont décrété que les fonctionnaires étaient des privilégiés, la sanction va être de passer à 3 jours de carence pour réduire les remboursements des arrêt maladie . Pour un agent de catégorie C qui gagne en moyenne 1965 € net, s’il venait à être arrêté 5 jours par exemple, avec 3 jours de carence et 90% de son salaire, c’est près de 250 € qui seraient amputés de sa fiche de paye, près d’un huitième de son salaire.
Madame la Maire, dans ce contexte si hostile à la fonction publique, si hostile à ces travailleuses et travailleurs qui font vivre nos crèches, nos écoles, nos médiathèques et tous ces services du quotidien, Paris doit s’engager, comme elle l’avait fait face au 1607h, et passer à l’offensive pour résister et protéger le statut, les conditions de travail et les rémunérations des agents de la Ville. Que comptez-vous faire ?