Le soutien de notre groupe au Jeux Olympiques de Paris 2024 était, comme vous le savez, conditionné à l’élaboration d’une Charte sociale, travaillée conjointement avec les syndicats. Je rappelle qu’en France, « sur les chantiers, il y a un mort par jour travaillé » , et nous ne voulions pas que ce grand moment populaire et de sport se déroule au détriment de la santé et de la sécurité des travailleuses-eurs qui ont permis que les nouvelles infrastructures essentielles aux jeux sortent de terre.
Je pense par exemple à la future Arena du 18e qui, je l’espère, portera le nom de la pionnière Alice Millat, et deviendrait ainsi la première infrastructure olympique au monde à porter le nom d’une femme. Seulement, de nombreuses enquêtes, dont celle de Rosa MOUSSAOUI, publié ce lundi 4 juillet dans le journal l’Humanité, témoigne d’un envers du décor glaçant.
Ici, comme trop souvent, c’est l’histoire d’une sous-traitance en cascade pour, comme toujours, réduire le prix du travail. En bout de chaîne, comme toujours, ce sont les travailleuses-eurs qui paient, et même plus particulièrement, les plus précaires d’entre eux : des travailleurs étrangers sans papier, non déclarés, sous-payés, assignés aux tâches les plus difficiles, dans des conditions épouvantables, soumis aux brimades et aux pratiques mafieuses et claniques d’individus ne cachant pas leur admiration pour les loups gris, un groupe armé de néofascistes anti-kurdes. Merveilleux n’est-ce pas ?
Nous ne remercierons jamais assez les syndicats – et en l’occurrence dans cette histoire les camarades de la CGT - qui soutiennent ces travailleuses-eurs dans leurs accès aux droits. Mais nous ne pouvons les laisser seuls dans ce combat. Nous ne pouvons laisser d’abjects exploiteurs de misère, continuer à frauder le fisc, à abuser du droit des entreprises en difficultés, à s’exempter du paiement de 6 à 8 millions de cotisations sociales, le tout sur le dos des travailleurs et de la collectivité.
Dans le cadre de ce conseil, notre groupe a martelé le besoin de contrôler les pratiques sociales et environnementales des partenaires de la Ville. Madame La Maire, nous vous savons particulièrement sensible à cette question des conditions de travail, du respect des travailleuses, des travailleurs et de leurs droits. Et permettez-moi de citer la Déclaration de Philadephie du 10 mai 1944, que j’affectionne tout particulièrement,
« Le travail n’est pas une marchandise […] Tous les êtres humains, quels que soient leur race, leur croyance ou leur sexe, ont le droit de poursuivre leur progrès matériel et leur développement spirituel dans la liberté et la dignité, dans la sécurité économique et avec des chances égales ; La réalisation des conditions permettant d’aboutir à ce résultat doit constituer le but central de toute politique nationale et internationale ». J’ajouterai qu’elle doit aussi être le but central de notre politique locale.
C’est pourquoi je vous demande : quand alors allons-nous, très très fermement, faire appliquer la charte sociale dans le cadre des travaux engagés pour l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024 ?