Chassez l’entre-soi, il revient au galop. Ma question porte sur le système Affelnet d’affectation des lycéens, menacé dans son principe de mixité sociale et scolaire par la droite parisienne.
Le constat est pourtant récurrent. L’académie de Paris est la plus ségrégée de France. Du fait de la ségrégation résidentielle entretenue dans l’Ouest parisien. Du fait du recours au privé, largement ségrégé socialement, et largement financé par l’impôt. Du fait enfin de la constitution de lycées publics dits de niveaux, concentrant les élèves les plus favorisés, reléguant les autres dans des établissements dits « peu attractifs ».
Face à ce constat, l’académie et la mairie de Paris, avec le conseil d’économistes comme Julien Grenet, ont mis en place en 2021 le système Affelnet régulant l’entrée en lycée. Un système qui prend en compte la proximité géographique, les résultats scolaires, l’indice de position sociale (IPS) du collège d’origine, ou encore le statut de boursier.
Résultat, depuis 2021, • la ségrégation sociale entre les lycées généraux et technologiques publics a baissé de 49% quand la ségrégation scolaire a baissé de 39% ! • les résultats scolaires n’ont pas été affecté, et ont même progressé dans les lycées Louis-le-Grand et Henri IV, symboles de l’excellence scolaire. • la réforme n’a pas entraîné de « fuite » vers le privé mesurable.
Mais ce succès concret et quantitatif est un problème pour la droite de Me Dati.
Nous lisons dans les pages du Figaro que la droite parisienne demande à repenser, voire à fermer Affelnet. Ils vilipendent pour cela l’absence de « liberté de choix ». Cette fameuse liberté du renard dans le poulailler qui sert à justifier la reproduction des dominations. Mais précisément, c’est par la régulation qu’Affelnet a réduit les inégalités sociales. Non contente de favoriser le séparatisme social dans le privé, la droite pousse donc la même logique dans le public.
Nous lisons aussi sur le site de la mairie du 8e que « trop de collèges bénéficient du bonus maximal ou intermédiaire ». Traduisez, trop de collèges en réseau d’éducation prioritaire REP ou REP+ ont un bonus IPS, ce qui enlèverait des chances aux élèves les plus favorisés d’accéder aux lycées de leurs choix. Mais précisément, c’est le principe du système Affelnet visant à empêcher la constitution de lycées de niveaux.
Nous sommes aussi interpellés par la FCPE du 20e qui s’inquiète de la récente modification de la carte des lycées. Une modification certes à la marge, mais qui, comme par hasard, se fait au détriment des élèves socialement moins favorisés de l’est parisien, à qui l’on réduit le nombre de lycées parmi les plus demandés.
Visiblement de nouvelles révisions pourraient avoir lieu à la rentrée 2026 sous pression des vents mauvais du séparatisme social.
Dans ce contexte, quelles actions pouvons-nous envisager pour au contraire, renforcer la mixité sociale et scolaire ? Renforcer le principe du bonus IPS ? La convocation d’un CDEN sur le sujet permettrait de réaliser une concertation avec les organisations représentatives des parents d’élèves. Pouvons-nous l’envisager ?