Communistes Paris

Vieillir dignement à Paris : logement, inclusion et adaptation

480 000 Parisiennes et Parisiens ont aujourd’hui plus de 60 ans, dont 173 000 ont plus de 75 ans. D’ici 2040, ils seront 253 000, au pic du vieillissement des générations du baby-boom. C’est une transition démographique majeure à laquelle nous devons répondre sans attendre.

Ce basculement est inédit par son ampleur, mais aussi par ses conséquences sociales, sanitaires, urbanistiques. Il interroge notre rapport au vieillissement, à la place des aînés dans la ville, et à notre capacité collective à garantir leur dignité, leur autonomie, leur sécurité.

À Paris, le vieillissement est d’autant plus préoccupant qu’il se conjugue avec des fragilités économiques et sociales. La pension moyenne des femmes retraitées d’Île-de-France reste inférieure à 1 400 € par mois, alors que le coût de la vie parisienne est très élevé, notamment en matière de logement. Nombre de retraité·es, en particulier des femmes seules, vivent avec des ressources modestes dans un environnement qui devient de plus en plus difficile à soutenir. Près de 40 % des plus de 75 ans vivent seuls, et l’isolement social devient une vraie problématique de santé publique.

Dans ce contexte, le logement social joue un rôle fondamental. Vieillir à Paris ne doit pas devenir un privilège réservé à celles et ceux qui peuvent se l’offrir. Le droit à la ville doit s’appliquer à tous les âges. Et pour cela, il faut garantir un accès à un logement accessible, adapté, sûr, confortable.

Or, on le sait : plus on avance en âge, moins on déménage. Le maintien à domicile est donc une priorité, tant sur le plan humain que sanitaire ou économique. Il suppose cependant des logements pensés pour cela : suppression des marches, équipements domotisés, ascenseurs, douches sécurisées, portes élargies… Il ne s’agit pas d’un luxe, mais d’une condition de base pour vivre dignement.

Cette adaptation est d’autant plus urgente que nous traversons une crise du logement historique, amplifiée par la spéculation, la concentration des biens dans les mains d’une minorité, et surtout par le désengagement de l’État dans le financement du logement social. Ce recul est idéologique autant que budgétaire : nos collègues de droite continuent de combattre le logement public au nom d’une vision dogmatique du marché.

Et pourtant, cette communication le montre : la gestion publique du logement, à travers nos bailleurs sociaux, est un outil efficace et responsable face aux défis du vieillissement. C’est pourquoi nous continuons de soutenir une politique volontariste, avec un objectif clair : porter le logement public à 40 % du parc parisien. Cela nous donne une capacité d’action, de transformation, d’adaptation que le secteur privé ne peut ni ne veut garantir.

Adapter les logements, c’est aussi répondre aux urgences climatiques. Grâce à notre politique de rénovation thermique et énergétique, nous préparons nos bâtiments à affronter les extrêmes climatiques : froids intenses, canicules, îlots de chaleur. Les personnes âgées sont les premières victimes des vagues de chaleur. Rendre les logements plus frais, plus isolés, c’est aussi sauver des vies.

Aujourd’hui, 20 % des locataires du parc social ont plus de 65 ans. Paris a pris ses responsabilités en fixant un objectif ambitieux : rendre 40 % du parc accessible aux personnes à mobilité réduite. Et dans le neuf, nous faisons bien mieux que les exigences de la loi ELAN : alors qu’elle impose 20 % de logements accessibles, nous avons fait du 100 % la règle. 100 % accessibles, dont 5 à 10 % adaptés aux personnes en fauteuil.

En 2024, cela représente : • 602 logements supplémentaires accessibles chez Paris Habitat, • 163 chez Elogie-Siemp, • 185 à la RIVP, qui déploie en plus une politique de « séniorisation » sur 1 600 logements par an : installation de visiophones, automatisation des portes, suppression des obstacles, adaptation des sanitaires. Nous agissons aussi au-delà du logement classique : • 44 résidences autonomie accueillent aujourd’hui plus de 1 100 personnes âgées, la moitié étant gérées par le CASVP. • Nos EHPAD parisiens, dont nous plaidons pour une gestion publique directe, sont progressivement raccordés en priorité au réseau de fraîcheur urbaine, comme le prévoit notre Plan Climat.

Cette action s’inscrit dans une vision transversale : logement, climat, mobilités, santé, lien social. Parce que le vieillissement ne concerne pas uniquement les murs, mais aussi les usages, les rythmes, les relations humaines.

Ce que nous faisons, c’est lutter contre l’exclusion par l’âge ou par le handicap. C’est garantir un droit à la ville réel et concret, pour tous les âges, toutes les fragilités, toutes les mobilités. Parce qu’une ville dans laquelle on peut vieillir dignement est une ville dans laquelle on peut vivre pleinement, à tout âge. Je vous remercie.

Jean-Noël
AQUA

Élu du 13e arrondissement au conseil de Paris

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