En préparant mon intervention sur ce vœu de mes collègues Ecologistes, j’ai eu l’impression de répéter le même exposé, encore et encore : les recommandations de la Cour des comptes suite à des observations plus que problématiques sur le sujet, l’avis inquiet de la CNIL rendu en 2022, l’inflation d’installation de dispositifs de vidéosurveillance dans Paris…
Car si le temps passe, il est clair que ni les paroles ni les écrits ne restent. Pourtant, il ne s’agit pas seulement de l’expression d’un seul groupe politique, ni des mêmes acteurs. En 2021, le Centre de Recherche de la Gendarmerie Nationale a indiqué que « les enregistrements de vidéo-protection contribuent à la résolution d’enquête judiciaires [...] mais dans des proportions particulièrement ténues : soit une part de 1,13% sur l’ensemble du corpus d’enquêtes judiciaires observées ou, en ne retenant que les affaires élucidées, une proportion de 5,87% ». Nous ne pouvons donc que venir à cette conclusion une fois encore : nous demandons un bilan détaillé du coût réel pour la Ville de Paris et la Préfecture de Police de Paris de la vidéosurveillance et de son efficacité dans la résolution d’infractions ou de crimes. En cela, les JO auront mis la lumière sur un phénomène encore globalement sous-estimé.
Plus de 6 000 communes françaises sont aujourd’hui équipées de caméras de surveillance, soit quinze fois plus qu’en 2006. Elles n’étaient que 60 en 1999, et cela n’a pas amené une baisse conséquente de la délinquance, contrairement à ce qui était annoncé. Nous ne pouvons plus continuer à demander à l’infini des mesures de contrôle, de bilan et de suivi qui malheureusement jusqu’ici jouent l’Arlésienne.
Finalement, le seul avantage de la vidéosurveillance serait de renforcer à défaut de la sécurité réelle, le sentiment de sécurité de nos habitants. Cela n’est ni négligeable ni à sous-estimer, mais nous continuons de penser que le prix à payer pour nos libertés est trop élevé : c’est pourquoi nous votons en faveur de ce vœu.