Avec ce bleu budgétaire sur la politique de la ville, nous pouvons quand même, et d’ailleurs cela a été souligné, constater le fort engagement de la Ville de Paris en faveur des Q.P.V. Ce sont quand même plus de 470 millions d’euros qui sont engagés tant en investissement qu’en fonctionnement. Cela montre le niveau et l’ambition que la Ville porte pour les quartiers populaires, à la fois dans la rénovation d’équipements et dans le développement de nouveaux équipements avec une attention particulière. C’est un sujet qui nous tient à coeur sur les questions de santé où là aussi beaucoup d’investissements sont réalisés et seront encore réalisés dans le futur, nous en avons parlé hier.
Malheureusement, l’investissement de la Ville est loin d’être contrebalancé par les investissements de l’Etat, qui sont en recul permanent depuis maintenant le début du premier quinquennat d’Emmanuel MACRON, où la politique de la ville n’a eu de cesse d’être attaquée de différentes manières. On n’a pas oublié et je pense qu’on n’oubliera pas une des premières actions de ce président de la République nouvellement élu en août 2017, qui a été d’essayer, au coeur de l’été, de supprimer des crédits Politique de la ville.
Heureusement, à l’époque, il y a eu une mobilisation, une réaction tout de suite du réseau des maires sur ces questions pour stopper cette suppression de crédits, mais je pense que là c’était le signal et l’impulsion qui allaient être donnés pour les 10 prochaines années au sort réservé à la politique de la ville et aux quartiers populaires.
Malheureusement, depuis 2017 nous ne faisons qu’en mesurer les effets. Encore une fois, le comité interministériel des villes qui s’est réuni le mois dernier à Montpellier l’a très bien démontré, c’est toujours la même chose, il n’y a pas de crédits supplémentaires pour la politique de la ville. Il y a de la continuité, parfois, de quelques dispositifs, mais tout est fait en saupoudrage et par à-coups, ce qui empêche complètement les collectivités et tous les partenaires de pouvoir se projeter.
Ce, parce que c’est cela aussi l’enjeu de la politique de la ville, c’est piloter avec les contrats de ville par les collectivités et l’Etat, mais cela met autour de la table et permet le financement de nombreux partenaires, que ce soit l’Etat avec l’Education nationale, mais aussi toutes les associations qui interviennent dans les Q.P.V., et on sait combien elles sont nombreuses, essentielles et motrices pour l’animation au quotidien, mais aussi le développement du lien social dans ces quartiers et c’est extrêmement important. Nous regrettons, encore une fois, le désengagement de l’Etat continu et constant sur la politique de la ville. N’oublions pas à Paris le contrat de ville, ce sont des milliers d’habitants qui ont été sortis des périmètres de la politique de la ville, qui ont été sortis des périmètres des Q.P.V.
Là encore, la Ville de Paris a été réactive en proposant son propre plan pour les quartiers populaires, mais nous ne pouvons pas sans cesse pallier les manquements de l’Etat. Nous avons besoin, les villes en France, partout où il y a des Q.P.V., d’une politique de la ville renforcée, dynamique, au service des collectivités et de leurs partenaires.
Je pense à l’association "Villes et banlieues" présidée par notre collègue et ami Gilles LEPROUST et dont la Ville de Paris occupe une vice-présidence, qui se bat depuis de nombreuses années, surtout exige le maintien d’un fort niveau d’engagement et réunit des villes de presque toutes sensibilités politiques. Ce, parce que la politique de la ville, ce n’est pas qu’un sujet qui pourrait concerner les élus de gauche, même si les élus de gauche s’en sont beaucoup emparés et fort heureusement, mais peut-être, comme le dit ma collègue, sont bien meilleurs dans ces domaines. Je ne sais pas…
En tout cas, je sais que c’est un sujet qui tient à coeur de beaucoup de maires dans beaucoup de collectivités et qu’ils seront nombreuses et nombreux au rendez-vous pour l’exigence d’une politique de la ville ambitieuse pour tous les habitantes et les habitants des quartiers populaires.

