Les mentalités évoluent sur la question de la considération des animaux et sur la prise en compte de leur bien-être et c’est une bonne chose. La délibération le rappelle et j’aimerais aussi le souligner, le Code civil leur attribue depuis 2015 la qualité « d’êtres sensibles » mettant fin par la même occasion à la réification des animaux.
La ville de Paris a déjà amorcé une réflexion sur son rapport aux animaux. En 2018 était voté dans cet hémicycle la stratégie animaux en ville visant à renforcer et à promouvoir leur bien-être sur le territoire.
La charte proposée aujourd’hui s’inscrit pleinement dans cette stratégie puisqu’elle s’adressera à l’ensemble de nos partenaires et sera adossée à l’ensemble de nos contrats administratifs concernant l’occupation du domaine public. Nous soutenons que la Ville puisse prendre part au débat, en utilisant notamment le levier de la commande publique.
C’est évidemment une bonne chose mais la juriste que je suis ne résiste pas à relever qu’une charte n’a rien de contraignant et participe le plus souvent d’une déclaration d’intention que des réels engagements. Si vraiment nous voulons faire évoluer nos partenaires sur la question, l’insertion de clauses directement dans nos les contrats administratifs que nous passons et qui concernent ou impliquent des animaux me semblerait un outil plus efficaces.
Justement en parlant de cause, en 2018 les élus communistes faisaient adopter l’insertion d’une clause dans les marchés de commande de viande pour la restauration collective stipulant le respect de la condition animale et des conditions de travail des salarié-es. En tant qu’acheteur, la Ville doit avoir la traçabilité des viandes qu’elle achète sur toute la filière, de l’élevage jusqu’à l’abattage, car même des abattoirs en bio ont été coupables des manquements révélés par L 214. Pouvez-vous faire un premier bilan de l’efficacité de l’insertion de ces clauses ?
Le traitement des animaux est révélateur et vous le savez, les communistes sont pour la fin de toute formes d’exploitation. Je ne résiste pas ici à citer à nouveau Louise Michel : « Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes. […] Des cruautés que l’on voit dans les campagnes commettre sur les animaux, de l’aspect horrible de leur condition, date avec ma pitié pour eux la compréhension des crimes de la force. C’est ainsi que ceux qui tiennent les peuples agissent envers eux !