Ce nouveau plan local d’urbanisme est tissé de fil rouge et vert, vert et rouge. Vous le savez, nous portons régulièrement cette ambition de décliner une politique tant sociale qu’écologique. C’était le cas dans le plan climat. C’est aussi le cas avec ce PLUB.
Car ce plan tisse les perspectives d’action de la ville sur du long terme. Il était donc naturel d’y intégrer nos ambitions sociales et écologiques. Investir pour des services publics, investir pour verdir la ville, investir pour produire du logement pour toutes et tous, cela nécessite une vision de long terme.
A l’opposé de la rentabilité immédiate, de la privatisation à tout-va, du tout voiture ou des affres du marché du logement.
Par ailleurs, permettez-moi d’ajouter que ce couplage social et écologie est d’autant plus évident, quand on sait combien ce sont les plus pauvres qui subissent les pollutions, et quand on sait combien une politique écologique se doit d’être acceptable par toutes les populations, en particulier les plus modestes.
Le PLUB dont nous discutons permet ainsi largement de décliner cette double ambition sociale et écologique, de marcher sur nos deux jambes. Au final, le résultat est à la fois équilibré et ambitieux. Nous ne pouvons que le saluer.
Permettez-moi donc de parler tant des établissements publics, pour nos services publics, que de végétalisation de l’espace public. Les services publics sont le patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas. Ils garantissent de fait l’égalité de nombreux droits (à l’éducation, à la santé, aux transports etc). On le dit souvent d’ailleurs, ils sont à la base de notre pacte républicain. Et ils ont montré la force de leur résilience en tant de crise, comme lors de la crise du Covid. Bref, ces services publics sont donc tant pertinents économiquement, que socialement justes. Nous voulons les décliner et surtout les développer sur Paris. Dans ce PLU, nous avons ainsi identifié plus de 180 adresses où nous pourrons, demain, développer des équipements publics de proximité. Je pense en particulier aux 80 adresses où nous avons identifié la possibilité d’équipements de santé. Ce sont autant d’adresses où la Ville pourra développer des centres de santé municipaux par exemple, vous le savez nous y sommes attachés comme l’a rappelé Camille Naget.
Bien sûr, notre action sur le PLUB pour développer le logement sera complémentaire de nos objectifs structurants, tels que la stratégie logement 2035 qui prévoie 40% de logements publics, la rénovation massive des logements sociaux, l’accélération de la rénovation du parc privé et la rénovation de l’intégralité des équipements publics avec une priorité pour les crèches et les écoles.
Mais nous n’agissons pas que sur les services publics. Nous veillons aussi à protéger les commerces et l’artisanat, notamment avec le principe de protection des linéaires commerciaux et artisanaux. Nous constatons la destruction du travail local avec les nouveaux prédateurs du capitalisme de plateforme, avec AirBNB, les dark kitchen ou dark store. Et, comme communistes, nous affirmons que la politique peut, et doit, intervenir sur l’économie. Avec ce PLUB, nous assurons que sur les 317 kilomètres de voies à Paris, les locaux qui servent au commerce et à l’artisanat ne pourront changer de destination et ne pourront pas être transformés en dark kitchen, dark store, ou dark arnaques quelle qu’elle soit.
Permettez-moi d’aborder pour finir le thème de la végétalisation de l’espace public. Notre ambition est de fournir un environnement de qualité pour toutes et tous. On ne peut qu’être frappés par la différence entre les quartiers de riches et les quartiers populaires par la différence de végétalisation. Là, les doubles allées bordées de platanes et la grande pelouse en terre-plein central. Là-bas, le bitume et le minéral encore et toujours. Nous savons tous la différence de qualité de vie qui en résulte. Là, la fraicheur l’été et le filtrage végétal de la pollution. Là-bas, les effets de dôme de chaleur urbain et la pollution plein pot.
Vous l’aurez compris, végétaliser la ville, et en particulier dans les quartiers populaires est un réel enjeu de classe. Mais aussi un enjeu pour la résilience de notre territoire contre le réchauffement climatique, et en particulier les épisodes caniculaires à venir. Ce PLUB permet de décliner cet objectif.
Nous passerons de 28 à 40% de surface perméable sur le territoire parisien, permettant non seulement de mieux préserver la ressource en eau mais également de rafraîchir la Ville. Désormais, en cas de démolition-reconstruction, chaque parcelle de plus de 150m² devra comporter à minima 30% de pleine terre.
Enfin, parce que l’OMS le préconise, nous allons multiplier les espaces verts ouverts au public dans les prochaines pour atteindre le seuil de 10m² d’espaces ouverts par habitant.
Nous ouvrirons 300 nouveaux hectares d’espaces verts supplémentaires à Paris : le plus important est bien sûr la création de nouveaux espaces avec les opérations d’aménagements. Mais aussi avec la végétalisation des berges de seine ou encore les rues jardins, et les rues aux enfants. Nous allons aussi ouvrir des espaces verts existants, ceux du diocèse par exemple, ou des parcs sportifs ...
Enfin, nous avons défendu le classement de la petite ceinture ferroviaire en zone urbaine de grand service urbain, afin que sa réversibilité soit préservée. Nous ne contestons pas son potentiel de fraîcheur, mais nul ne saurait se priver définitivement d’une telle infrastructure dans un monde où la logistique devra évoluer vers plus de fret et moins de camions.
Je conclurai donc en saluant ce PLUB innovant, équilibré et ambitieux.
Un PLUB qui trace de belles lignes pour un avenir où tous les parisien.nes, pauvres ou riches, travailleurs ou non, adultes ou enfant, toutes et tous peuvent vivre dans une ville résiliente et solidaire, une ville du bien vivre.