Année après année, le quinquennat Macron allège la facture des actionnaires quand dans le même temps, celles des classes moyennes et populaires n’en finissent plus de s’alourdir. Ces choix ne sont pas sans conséquences sur les territoires ; le budget d’une collectivité territoriale, d’une grande métropole comme Paris, est nécessairement atteint par ce cap national de la catastrophe sociale et environnementale
Cet impact est indéniable, et mes collègues du groupe communiste l’ont démontré en bien des points ; mais il n’en reste pas moins que le budget municipal est un puissant levier d’intervention, capable de limiter la conduite des politiques antisociales que ce gouvernement mène avec le plus grand zèle.
Oui, le budget peut être un bouclier, et en premier lieu un bouclier social. Prenons ce terrible constat qui est celui de la 6ème puissance mondiale : en 2021, 25% des Français éprouvent des difficultés à payer leurs factures de gaz ou d’électricité, soit un sur quatre, contre 18% en 2020. Et pour cause ; les prix n’ont cessé de grimper, et une nouvelle hausse programmée du prix de l’électricité à hauteur de 4% est à prévoir pour 2022.
Dans le même temps, rien pour les salaires, tout pour les actionnaires : les entreprises privées de l’énergie, comme Total et Engie, ont pu s’acquitter d’un généreux chèque de 13 milliards d’euros de profit au premier semestre 2021, sans qu’aucune contribution ne leur soit demandée pour faire face à la précarité énergétique grandissante dans notre pays.
Là où le bon sens et le pragmatisme commanderaient une remise en question de la libéralisation du marché de l’énergie, le gouvernement Macron, lui, reste plutôt occupé à privatiser les filières d’avenir que représentent les énergies renouvelables. Et tant pis si l’on perd la maîtrise des instruments nationaux d’une politique publique de l’énergie ; face au cynisme dont il est fait preuve, c’est tout juste si la prochaine préconisation du gouvernement pouvait être un hashtag : mets un pull. Mais là, dans quel monde serions-nous…
C’est justement parce que nous refusons un tel monde que nous pouvons, à Paris, en dessiner un autre, capable de répondre aux préoccupations et angoisses quotidiennes que peuvent représenter les factures d’énergie. Le Fonds de Solidarité pour le Logement est, à l’occasion de ce budget 2022, abondé de plus de 7 millions d’euros qui sauront faire une différence notable mais que nous souhaitons porter plus loin par un amendement budgétaire de 3 millions d’euros supplémentaires pour protéger davantage de foyers de la précarité énergétique.
Vous le savez mes chers collègues, nous portons au groupe Communiste une vision des enjeux énergétiques à la fois portée sur la préservation de l’environnement mais également pensée au service de conditions de vie dignes et décentes accessibles à toutes et tous.
À cet égard, il existe un haut lieu de l’égalité, dans lequel la puissance publique se doit de garantir cette accessibilité indépendamment de toute conjoncture familiale ou personnelle : c’est bien sûr l’école de la République. La crise sanitaire et les protocoles d’aération l’ont démontré, l’énergie est aussi un enjeu dans les classes, et le souvenir encore récent d’élèves en cours avec leurs manteaux doit nous encourager à revoir les performances du bâti municipal affecté aux usages scolaires.
C’est pourquoi, sans ignorer le volontarisme de notre Ville en matière de rénovations énergétiques, nous proposons par voie d’amendement d’inclure davantage d’écoles et collèges de quartiers populaires dans le Contrat de Performance Énergétique.
Parce qu’une éducation de qualité, cela passe aussi par une qualité de l’air garantie à chaque élève parisien dans sa classe, et qu’il s’agit également d’un devoir d’amélioration des conditions de travail que nous avons envers les enseignantes et enseignants et plus globalement, envers l’ensemble de la communauté éducative.
Elles et eux qui assurent au quotidien les missions indispensables du service public de l’éducation, qui se sont tenus et se tiennent en première ligne de la crise sanitaire pour garantir à chaque enfant les meilleures conditions d’apprentissage. À ce titre nous estimons, au groupe Communiste, qu’une baisse de la démographie scolaire ne doit jamais être le prétexte d’une diminution des effectifs, du nombre de classes ou d’écoles ; qu’il doit au contraire s’agir d’une opportunité saisie pour réduire le nombre d’élèves par classe ou baisser les taux d’encadrement dans le cadre des temps périscolaires.
C’est ainsi que nous exprimons un premier point de désaccord sur la suppression de 97 postes d’animateurs et animatrices. Encore le jeudi 9 décembre, la profession était en grève dans le 13ème arrondissement, aujourd’hui, mardi 14 décembre et demain, c’est tout le périscolaire parisien qui est appelé à se mettre en grève pour demander des postes en plus.
C’est donc sans rien enlever au travail qui est actuellement mené pour déprécariser la profession que nous voulions relayer ce besoin. Ce sont deux questions différentes à nos yeux, toutes deux très importantes mais l’une ne remplaçant pas l’autre, nous demandons par amendement le maintien de ces 97 postes.
Second point de regret, la suppression de trois postes d’assistantes spécialisées des écoles maternelles, les ASEM, qui sont certes, une par classe à Paris, ce qui est supérieur à ce qui se fait ailleurs. Mais qui sont aussi particulièrement exposées à des problèmes de santé, des risques musculo-squelettiques ou les épidémies, la COVID n’en est que l’exemple le plus actuel. C’est pourquoi les besoins de remplacement sont grands, et parfois difficiles à pourvoir ; aussi aurions-nous souhaité le maintien de ces trois postes ainsi que le renforcement des effectifs, que nous demandons là aussi par voie d’amendements.
Enfin, nous souhaitons souligner positivement la progression suivie pour garantir un droit aux vacances à chaque enfant de notre Ville. Nous ne pouvons que féliciter l’augmentation du budget alloué aux Vacances Arc-en-Ciel, en hausse de 200 000 euros par rapport à l’année dernière.
C’est un véritable engagement social de notre Ville, qui affronte l’injustice par laquelle 1 tiers des enfants ne partent jamais en vacances ; conjurer cette réalité, c’est garantir dans notre Ville un droit à la découverte culturelle, artistique, au voyage ; c’est pourquoi nous proposons d’augmenter de 100 000 euros ce dispositif qui a fait ses preuves.
Toujours dans la même idée, mais cette fois-ci avec l’intérêt supplémentaire d’enrichir l’offre publique scolaire de notre Ville, nous proposons de rehausser l’enveloppe dédiée à l’organisation des classes de découverte, fortement appréciées par les familles et les enseignants mais encore trop peu nombreuses pour couvrir toutes les demandes.
C’est parce que nous savons que nous partageons ces valeurs d’un service public de l’éducation de qualité pour toutes et tous que nous vous proposons de nous rassembler autour de ces propositions.