Une étude récente a mis en valeur un chiffre assez éloquent : à peu près un Français / une Française sur 4 seraient inquiets au sujet de cette question : "Comment nourrir ma famille ?" C’est un chiffre énorme qui veut dire qu’un Français sur 4 se demande comment il va pouvoir répondre au besoin le plus primaire de sa famille, à savoir celui de manger.
En fait, ce chiffre ne nous étonne pas, car, on le sait, les banques alimentaires ont alerté sur l’augmentation du nombre de personnes qui les fréquentaient. En France, ce sont environ 8 millions de personnes qui sont considérées comme étant en situation d’insécurité alimentaire, et dans le contexte d’inflation que nous connaissons, malheureusement la situation risque de ne pas s’améliorer.
L’inflation sur l’alimentation en février 2023, d’après l’I.N.S.E.E., est de 14,5 %, un chiffre énorme qui, en plus, confronte les associations et les publics bénéficiaires à plusieurs enjeux. Précisément, les prix de l’alimentation augmentent, donc les personnes qui se trouvent dans les situations économiques les plus fragiles ont de plus en plus de difficultés à faire leurs courses, mais les associations ont aussi de plus en plus de difficultés à acheter des produits ou à collecter des dons, car dans un contexte d’inflation d’alimentation à 14,5 %, la collecte de dons dans les supermarchés est plus compliquée. D’ailleurs, les Restos du Cœur interpellaient ces derniers jours, ces dernières semaines sur les besoins de dons et sur les besoins aussi de renforcer les financements.
Face à la situation que l’on rencontre, à cette inflation assez exceptionnelle, les réponses du Gouvernement sont largement à côté des besoins réels, largement en-dessous. Ce ne sont pas quelques prix bloqués, quelques paniers de première nécessité qui vont permettre réellement à un Français sur 4 qui a peur de ne pas pouvoir donner à manger à ses enfants de les nourrir demain correctement et, surtout, d’aborder l’avenir de manière sereine.
Heureusement, nous avons le travail de toutes ces associations qui œuvrent depuis des années sur le terrain pour permettre un accès à l’alimentation de toutes et tous et surtout de celles et ceux qui en ont besoin. Dans le 19e arrondissement, je pense bien sûr à la distribution de la porte de la Villette qui est faite par "La Chorba" notamment et qui touche à peu près 1.300 personnes par jour, ce qui est énorme. Je sais que c’est un sujet sur lequel ma collègue Léa FILOCHE est particulièrement attentive, nous allons devoir commencer à réfléchir à l’avenir de la porte de la Villette et nous devrons, dans ces réflexions, intégrer pleinement l’avenir de cette distribution. Mais, là encore, je sais que Léa FILOCHE est très attentive et c’est plutôt pour la soutenir pleinement dans cette démarche que je voulais souligner cela et le rappeler.
Enfin, je veux saluer aussi une démarche qui est engagée par la Ville et par les associations, qui est de permettre à toutes et tous de manger mais aussi d’accéder à des produits de meilleure qualité. L’année dernière, un dispositif avait été mis en place avec les associations, avec Léa FILOCHE et Audrey PULVAR, qui était rue Archereau et qui permettait aux associations d’avoir accès à des fruits et légumes frais, de qualité, pour la plupart bio, en circuits courts. C’est très important et ce sont des démarches que nous devons encore plus encourager et favoriser.
Je souscris également aux propos de ma collègue Chloé SAGASPE, à la Sécurité sociale alimentaire pour tous, comme le porte très brillamment, à mon sens, Bernard FRIOT.