Nous avons tous en tête ces images quotidiennes, insoutenables, du déluge des bombes qui frappent le peuple ukrainien, ces images du bombardement de la maternité de Marioupol, ces crimes de guerre qui sont commis à quelques heures de Paris. Le bilan humain s’alourdit de jour en jour, au mépris du droit et des conventions internationales. Chaque seconde compte, il faut tout faire pour arrêter cette guerre et installer durablement la paix.
Au nom des élus communistes, je condamne avec la plus grande fermeté cette guerre menée par Vladimir Poutine, et apporte notre soutien au peuple ukrainien. L’attribution de la citoyenneté d’honneur de Paris à la Ville de Kyiv symbolise notre engagement à vos côtés.
Dans l’immédiat, 3 millions d’ukrainiens cherchent refuge en Europe ; un véritable défi humanitaire nous est lancé. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les corridors humanitaires doivent être imposés et réellement sécurisés, tout en garantissant, de notre côté, un accueil digne des réfugiés sur notre sol sans tri racial ou religieux. Les conventions internationales tiennent leur force de leur caractère invariable. L’accueil digne de tous les réfugiés n’est pas soumis à la liberté d’appréciation, il est un devoir qui nous oblige.
A ce titre je salue l’importance des dispositifs mis en place par notre Ville, l’attribution d’une aide exceptionnelle et la mise à contribution des services d’éducation, de santé, d’accompagnement social. Cela démontre notre capacité à réagir face à tous types de crises humanitaires. De même, l’élan de solidarité et de fraternité dont font preuve les parisiennes et des parisiens est remarquable.
Face aux horreurs de la guerre et aux peines de l’exode, il n’y a qu’une seule solution : construire la paix. Notre priorité est de soutenir et renforcer de toutes nos forces un puissant mouvement mondial pour la paix et la sécurité en Europe.
Faisons de la paix la boussole de tous nos actes pour être à la hauteur des enjeux de la situation. Explorons toutes les voies possibles en termes de diplomatie. Soutenons toutes les initiatives populaires lancées par des associations, des ONG, intersyndicales. Je vais courrir moi-même ce dimanche à la course pour la Paix organisée à Vitry par la FSGT.
Mesurons les risques qui pourraient mener à une nouvelle guerre mondiale.
La paix doit être notre seule aspiration : les livraisons d’armes n’ont, jusqu’à preuve du contraire, jamais alimenté la paix.
Ceux qui appellent à l’engagement de L’OTAN, à la planification d’un réarmement massif en Europe, déjà en cours en Allemagne, fragilisent l’équilibre du continent et risque de nous entrainer dans une escalade guerrière qui mettra en péril l’Humanité.
L’enjeu du moment est la souveraineté du peuple ukrainien, pas son entrée dans l’OTAN.
Aujourd’hui d’anciens conseiller de la CIA qualifient d’erreur d’analyse fondamentale la stratégie américaine. Par exemple, Georges Kennan, théoricien de la guerre froide, dit récemment que « l’élargissement de l’Otan vers l’Est peut devenir la plus fatale erreur de la politique américaine depuis la guerre ».
Revenons à l’esprit des conférences d’Helsinki de 1974 et du sommet de Paris de 1990. Ces moments clés de la diplomatie en Europe durant lesquels, sans jamais oublier leurs dissensions et leurs antagonismes, les États du continent et la Russie ont choisi la voie du désarmement et de la pacification.
C’est à un projet de démilitarisation conjointe, coordonnée qu’il nous faut aspirer, comme l’Europe l’a déjà fait ; réfléchir rationnellement à l’avenir du continent, tout en martelant dans l’immédiat les appels au cessez-le-feu, en continuant les pressions sur le Kremlin.
Seules des mesures confiscatoires dirigées contre les oligarques proches de Vladimir Poutine pourront infléchir sa décision. Ces multi-milliardaires qui détiennent aux quatre coins du globe des biens financiers et immobiliers en abondance jusqu’ici à Paris. À ceux-là, il faut dire : on confisque tout.
Face à tous les profiteurs de guerre, à tous ceux qui s’enrichissent et spéculent sur le dos des peuples, nous devons être fermes et appliquer des sanctions économiques conséquentes.
J’en terminerais par un appel à l’espoir, comme le disait Louis Aragon, il faut continuer de croire au soleil lorsque tombe l’eau.