Communistes Paris

Transition énergétique et logement : L’exemple de Paris face à l’inaction de l’État

Cette présentation de l’activité de soutien à la rénovation environnementale des copropriétés privées, et l’autre présentation concernant la rénovation des logements sociaux prouve que la Ville est exemplaire en matière de transition du secteur résidentiel.

Rappelons que ce secteur est le principal consommateur d’énergie et représente 36% des émissions de gaz à effet de serre à Paris, c’est donc urgent et stratégique que de mettre l’accent dessus si l’on veut respecter les objectifs de l’Accord de Paris, de la stratégie nationale bas carbone et de notre plan climat. Cependant, si nous pouvons assurer que la rénovation de l’intégralité du parc social sera réalisée d’ici à 2050, il n’en est pas de même du côté du parc privé.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir fait des efforts financiers et je dirais logistique avec le dispositif « EcoRénovons Paris + », qui prévoie un guichet unique offrant un accompagnement renforcé sur la plateforme CoachCopro et un dispositif qui est doté d’un budget de 60M€ par la Ville pour l’aide aux travaux. Cela nous a permis de passer de 2000 logements rénovés en 2024, à 5.000 en 2025 et probablement 10.000 en 2026.

Mais le compte n’y est pas puisque l’Etat n’est pas capable de garantir les crédits suffisants pour accompagner les copropriétés et pour permettre de réaliser 40.000 rénovations par an à partir de 2030 et ainsi respecter la trajectoire de la stratégie nationale bas carbone.

L’agence nationale de l’habitat a été sous-financée en 2025 donc le nombre de rénovations globales de logements ne concernera finalement que 100.000 logements, alors que la demande des français aurait permis de lancer 200 000 rénovations voire plus.

Pour Paris la dotation de l’ANAH en 2025 s’est élevée à 47 millions d’€ en 2025 et les besoins devraient dépasser les 100 millions d’€ en 2026. Pourtant, dans le projet de loi de Finances, le budget de l’ANAH ne devrait permettre de financer que 140.000 rénovations d’ampleur, bien loin de la demande estimée à 400.000 pour toute la France et bien loin des besoins parisiens.

Donc l’ANAH ne pourra pas répondre à la demande et la trajectoire semble de plus en plus difficile à respecter. C’est pourquoi nous voulons que Paris interpelle le gouvernement afin qu’il s’engage à déléguer au moins 100 millions d’€ de crédits de l’ANAH à Paris en 2026 et qu’il augmente les autorisations de l’ANAH de 3 milliards d’euros en 2026. Il y a urgence.

Et si l’Etat manque d’idées pour dégager des recettes, nous on n’en manque pas. On pourrait créer une taxe additionnelle à la taxe locale sur les bureaux du centre de l’ouest parisien dont les recettes seraient dédiées au financement de l’ANAH tout comme on pourrait créer une part additionnelle de DMTO spécifique aux résidences secondaires.

Enfin, et c’est l’objet du second vœu plus général. Il y a urgence en ce qui concerne le droit au logement. Et c’est un sujet absolument indissociable des rénovations environnementales et énergétiques. Puisque le mal-logement passe par les passoires thermiques, puisque les factures explosent dans ces logements, puisque les logements classés E, F et G représentent, selon l’APUR, 66% du parc résidentiel privé à Paris et puisque cela augmente la vacance donc la tension sur le marché.

Nos rénovations augmentent d’année en année, et, ça a été démontré par l’APUR, elles permettent de générer 200 à 450€ d’économie d’énergie par ménage et par an. Amplifier cette politique c’est agir directement pour le pouvoir d’achat des parisiens et des parisiennes.

Donc il va falloir opérer un véritable virage au niveau national en matière de politique du logement. Les alertes du champ associatif qui interpellent le gouvernement au mot de « ça ne tient plus » vaut aussi pour la politique du logement. Que ce soit la production de logements sociaux, la production de logements intermédiaires et BRS, que ce soit la rénovation des copropriétés privées il faut tout changer. C’est pourquoi le gouvernement doit renoncer à sa politique de casse sociale et de pénurie généralisée. Il nous faut un plan de relance du logement social, le renforcement de la loi SRU, le maintien des exonérations fiscales à destination des organismes HLM et la suppression de la RLS qui a fait les poches des bailleurs puisqu’ils ont été privés de près d’1 milliard et demi d’€.

Il faut, comme nous l’avons dit diversifier les sources de financements à travers des recettes dédiées. Que l’Etat change de philosophie, qu’il s’inspire de Paris qui préempte des bâtiments passoires avec une forte vacance, qui produit chaque année des milliers de logements pour les travailleurs, les familles et les étudiants. Et si l’Etat ne veut pas s’encombrer de ce travail alors qu’il donne aux collectivités la possibilité d’instaurer une fiscalité sur les logements vacants et les résidences secondaires qui soit dissuasive et qui permettra de concrétiser le droit au logement. En la matière, aucun doute que Paris sera au rendez-vous.

Jean-Philippe
GILLET

Élu du 19e arrondissement au conseil de Paris

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