Communistes Paris

Transition écologique du bâti

Le fil rouge de cette séance est bien l’ensemble du travail de notre ville pour nous adapter au changement climatique. La question de la transition écologique du bâti en est un des leviers essentiels.

En effet rénover l’intégralité des bâtiments du territoire parisien est une priorité absolue. C’est non seulement un enjeu écologique mais aussi un enjeu social.

Ecologique car si on veut réduire notre consommation d’énergie et réduire nos émissions de gaz à effet de serre, sachant que le logement représente 18% de l’empreinte carbone, alors il nécessaire de rénover nos bâtiments.

Les rapports du GIEC, les accords de Paris et à la stratégie nationale bas carbone nous imposent de réussir cette adaptation de la totalité des bâtiments d’ici 2050.

C’est une priorité aussi parce qu’il s’agit d’une politique de justice sociale. Ces rénovations permettent d’améliorer le cadre de vie, redonnent de la dignité aux habitants des cités concernées en plus de les protéger du froid et des futures vagues de chaleur.

Mais c’est aussi nécessaire et urgent parce que cela fait baisser drastiquement les charges en matière d’énergie pour les foyers modestes et cela au moment où de nombreux ménages sont fragilisés par la hausse des prix de l’énergie quand on sait que Près de 70% des foyers français ont constaté une hausse de leurs factures d’électricité en 2024.

C’est aussi le cas de nombreuses associations qui parfois ont des locaux chez les bailleurs sociaux. Pire encore, en 2022 et 2023, de nombreuses collectivités elles-mêmes ont été asphyxiées par les hausses brutales des coûts de l’énergie.

Alors Paris agit. Sur le parc social tout d’abord. Un parc qui représente 270.000 logements dont 70.000 logements ont déjà bénéficié de travaux de rénovation. Avec 40 000 rénovations par an, la Ville tiendra ses objectifs de rénovation totale d’ici 2050. C’est un rythme que l’on ne peut constater nulle part ailleurs, et nous pouvons nous en féliciter.

Qui plus est, ces rénovations priorisent les logements les plus précaires, ceux classés en F et en G. ON peut se réjouir des conclusions de l’étude de l’APUR qui prouve par A+B que notre action est positive. Le gain énergétique moyen réel constaté par logement rénové est de 28% et que cela représente une économie qui va de 200 à 450€ par an par ménage.

Plus les années passent, plus nos exigences en matière de rénovation sont ambitieuses. Désormais, les bailleurs appréhendent ces chantiers en matière de qualité de vie globale, avec l’utilisation accrue de matériaux durables et biosourcés dans les réhabilitations, la dé-bitumisation des cours et la végétalisation les façades.

En 2023, c’est donc une cinquantaine d’îlots de fraîcheurs qui ont été financés, soit 42.000m² de végétalisation et 34.000m² de dés-inperméabilisation plus que nécessaire, au vu des niveaux de chaleur à 50°C attendus.

Alors la droite parisienne comme à son habitude veut faire croire que la Ville ne fait rien qu’elle est en retard et qu’elle ne tiendra pas ses objectifs.

Et pourtant, la réalité c’est que ces objectifs seront tenus, et d’autant plus que la Ville et les bailleurs y ont consacré beaucoup d’argent et ont suffisamment anticipé cet effort. Les bailleurs sociaux, pourtant bien peu aidés par l’Etat, ont consacré plus de 3 milliards pour rénover et valoriser leur patrimoine depuis 2009. Notre majorité elle, a consacré, 756 millions d’euros pour les soutenir. C’est normal, on parle du chantier du siècle.

C’est à mettre en regard de l’action du gouvernement, Oui, face au chantier du siècle, l’Etat lui, ne consent qu’à un investissement à hauteur de 2.5% pour le parc social... Depuis 2016, la ville développe une politique ambitieuse en faveur des copropriétés. Face à ce succès, écorénovons Paris + a vu le jour en 2022.

La montée en puissance du dispositif fait que fin 2023, près de 50 000 logements privés, répartis dans 778 copropriétés ont été ou sont accompagnées dans ce cadre. 300 nouveaux immeubles prennent contact avec l’Agence Parisienne du Climat chaque mois. C’est un véritable succès, qui pourrait être encore plus grand si l’Etat était à la hauteur de l’engagement de la ville. Nous appelons de nos vœux à une réforme de l’ANAH pour augmenter les crédits, rendre l’accompagnement gratuit sur tout le territoire et pour créer enfin les conditions pour rénover l’ensemble du parc en 2050.

Mais ce qui permet de massifier, ce n’est pas seulement l’incitation financière, c’est aussi le travail de service public en matière d’accompagnement. Et ça c’est notamment le travail de l’agence parisienne du climat qui augmente ses effectifs pour que les copros aient toujours un interlocuteur qui les accompagne, et, très important, de manière gratuite.

Enfin, on peut donc être optimistes sur l’objectif de passer à 40.000 rénovations par an dans le privé en 2030, un rythme qu’il faudra ensuite tenir si on veut rénover la totalité du parc d’ici 2050. Avec ce travail titanesque, on pourra éradiquer les passoires thermiques et lutter contre le phénomène de précarité énergétique qui frappe et fragilise encore beaucoup trop de ménages modestes dans notre pays. Je vous rappelle mes chers collègues que 12 millions de français sont concernés par la précarité énergétique et qu’elle tue 10.000 personnes par an.

Je veux conclure sur la rénovation des équipements publics, qui est aussi une priorité de notre ville. On doit massivement adapter et rénover si on veut garantir des lieux bien isolés, des lieux frais et plus généralement d’excellentes conditions d’accueil. L’usage des matériaux écologiques, biosourcés, le raccordement au réseau de chaleur urbain, tout cela concorde pour faire de nos équipements des lieux exemplaires, au service des usagers et des salariés.

Ce travail mené doit s’adresser à tous, avec une attention particulière vers les quartiers populaires, que ce soit pour les crèches, les écoles mais aussi les collèges. La semaine dernière j’étais au conseil d’un collège d’un quartier populaire du 20e, plus de trois semaine sans chauffage dans ce qu’il faut bien appeler une passoire thermique, les élèves obligés de rentrer chez eux, il y faisait aussi froid que dans nos bureaux de l’Hôtel de ville, il y a urgence.

Les efforts massifs et constants de la Ville sont confrontés à l’inaction gouvernementale qui baisse de moitié le budget du Fonds Vert ce qui va impacter durement Paris et l’ensemble des collectivités territoriales et probablement provoquer des retards dans l’adaptation des territoires au changement climatique.

Alors oui, Mes chers collègues, nous pouvons être fier de notre ville qui s’inscrit ainsi comme un exemple de transition écologique urbaine en combinant sobriété énergétique, justice sociale et résilience climatique.

Raphaëlle
PRIMET

Élue du 20e arrondissement au conseil de Paris

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