La Chambre Régionale des Comptes a rendu son rapport sur un sujet qui nous concerne tous : les terrasses. Elles sont le charme de Paris mais aussi un lieu social fort, un lieu de rencontre chères à tous les Parisiennes et les Parisiens mais aussi les touristes.
Qui, à la fin d’une journée d’été à Paris, n’a jamais été retrouver quelqu’un en terrasse après une journée de travail ? Que ce soit pour un café, un Perrier ou un verre de vin : l’intérêt est de se réunir dehors dans un cadre agréable. Il y a des terrasses pour toutes les bourses, même les plus modestes.
A la lecture du rapport, l’enjeu global est de donner plus de responsabilités aux maires d’arrondissements afin d’avoir une gestion plus localisée et individualisée du sujet. Ils sont directement concernés, et connaissent mieux que quiconque leur territoire. Les comités de la nuit ou comités du bruit sont autant d’outils qui peuvent permettre une meilleure concertation, et une meilleure coordination entre les riverains et les mairies. D’ailleurs, la Révision du Règlement des Étalages et des Terrasses (RET) ne s’est pas faite sans les acteurs locaux : les riverains, les associations et les commerçants ont dialogué pendant plusieurs semaines sur le sujet.
J’entends la colère de certains maires d’arrondissements qui sont excédés par les nuisances causées par certaines de ces installations ; mais je pense que les mesures prévues ou en cours permettront de pacifier durablement le cadre de vie des habitants. La perspective de possiblement réviser avec les maires les autorisations qui ont été délivrées aux gérants les plus problématiques nous semble être à la fois efficace et mesurée.
Concernant les amendes, il est vrai que le sujet est plus complexe. Pour l’amende financière, c’est la loi qui les fixe. Il faudrait donc, mes chers collègues dont les familles politiques sont au gouvernement, pouvoir agir à ce niveau-ci pour parvenir à les réhausser. La Ville pourrait éventuellement actualiser la grille tarifaire des redevances d’occupation du domaine public dont les établissements s’acquittent.
Seulement, cela ne concernerait non pas seulement les terrasses mais aussi les kiosquiers, les étalages des commerces ou encore les échafaudages sur la voie publique. Cette mesure pourrait donc très vite porter préjudice à tout un ensemble d’acteurs dans nos rues.
Cependant, il sera toujours possible de faire valoir nos pouvoirs existants : la Ville possède déjà un système de sanctions graduel, qui va de l’avertissement jusqu’au retrait de la terrasse de l’établissement. Une nouvelle fois, l’un des maîtres mots reste la concertation : les instances de dialogue habituelles restent référentes pour recueillir l’avis des riverains. De plus, un travail est en cours sur l’ajustement de l’outil Eudonet, pour que la Ville bénéficie d’une vision plus globale de ces commerces et ainsi évaluer leur situation administrative et les conflits en temps réel.
Alors, je m’adresse du côté droit de l’hémicycle pour redire que oui, il est possible de trouver des pistes de développement ainsi que des solutions concrètes sans pour autant barricader les terrasses parisiennes. Du permis à points au renforcement de la police municipale et nationale visant ces établissements en passant par la vidéosurveillance, je souhaite leur rappeler que le “tout répressif” n’est pas une solution à tous les problèmes d’une municipalité.