Cette subvention de plus d’1 million d’€ pour le secteur de l’alimentation durable est la bienvenue en ce qu’elle permet de : • Soutenir des acteurs de l’ESS et notamment les coopératives. • De démocratiser cette alimentation • Et d’agir pour la santé publique
Elle est bienvenue notamment dans ce contexte de crise agricole. Tout d’abord en conventionnel, la récolte de céréales a été parmi les plus faibles de ces quarante dernières années et les élevages sont frappés par des épidémies de fièvre catarrhale ovine.
Dans ce contexte très compliqué, le Mercosur risque d’être ratifié alors que la France y est désormais opposée. Cela va amplifier la lutte entre éleveurs européens et sud-américains et frapper leurs revenus. Alors que le taux de pauvreté est plus élevé dans le monde agricole que dans le reste de la société.
La filière bio est également en grande souffrance. Selon Terre de liens, la surface agricole utile a reculé de 54 000 hectares entre 2022 et 2023. Les pertes elle, s’élèvent à 550 millions d’€ pour la filière et en ce qui concerne les céréales, les agriculteurs ont connu des pertes de 54% en blé bio. En fait, cette conjoncture a déstabilisé l’ensemble de la filière agricole et alimentaire durable, freinant le rythme des conversions des fermes biologiques et mettant en péril nombre de petites exploitations agricoles. Aujourd’hui la tendance est même à la dé-conversion.
Depuis 2020, notre régie Eau de Paris protège les zones de captage de ses sources en rémunérant une centaine d’agriculteurs engagés dans une transition écologique. Cependant certains de ces contrats s’achèvent en 2027. Nous avons rencontré l’un de ces exploitants lors du dernier Conseil d’administration d’AgriParis Seine à Joigny qui nous rappelait la nécessité de ce dispositif pour son exploitation.
Qu’en est-il du renouvellement de ces contrats ? Car pour les communistes, la transformation de notre agriculture demande des filets de sécurité publics l’accompagnement des producteurs, mais aussi des prix garantis et un régime public d’assurance et de gestion des risques.
Ceci étant dit pour le côté production, désormais quid du côté distribution et débouchés ? Cette délibération intervient dans un contexte global de crise sociale. L’austérité budgétaire que nous promet le gouvernement alimentera la précarité qui pousse 4 millions de nos concitoyens dans la dépendance à l’aide l’alimentaire.
Et si l’on veut démocratiser cette alimentation il faut agir sur les salaires et, dans notre cas, sur le prix des aliments car c’est le principal frein à l’achat. Il faut considérablement augmenter les débouchés des productions de ces exploitations, c’est pourquoi les communistes proposent l’ouverture des cantines, scolaires et administratives pour les familles, afin de leur garantir l’accès à des plats cuisinés, à partir d’aliments durables et locaux, à des prix garantis.
Enfin, vous le rappelez, l’étude de l’APUR indique que 77% des parisiennes et parisiens vivaient à moins de 400m d’un commerce d’alimentation durable. Preuve qu’il faut, comme les communistes le souhaitent, produire des halles dans tous les arrondissements, et d’abord dans les quartiers populaires. Par ailleurs, peut-être pourrions-nous bénéficier d’une étude pour connaître les publics qui fréquentent les différentes structures afin de savoir si l’on touche suffisamment les classes populaires.
Ce qui m’amène à Kelbongoo. Un acteur que nous soutenons depuis de nombreuses années, qui a permis de développer la toute première halle du territoire parisien. La structure est actuellement en redressement judiciaire. L’an dernier nous nous sommes mobilisés pour qu’ils puissent être soutenus puis repris, par Terra, et désormais, nous réaffirmons notre soutien à Kelbongoo et à l’hypothèse de développer un modèle coopératif durablement stable.
Nous allons également voter l’attribution d’une subvention de 330.000€ pour le projet de halle alimentaire rue de l’Orillon, dont mon camarade Adrien Tiberti, élu du 11e arrondissement avait d’ailleurs identifié l’emplacement. Nous nous réjouissons de constater le développement de ce projet.
Enfin, parce qu’il est question de débouchés des produits agricoles durables, peut-être que la Ville pourrait augmenter la subvention de l’AGOSPAP afin de proposer un dispositif aux agents parisiens pour se fournir en alimentation durable à prix garanti, en fléchant par exemple les commerces que nous soutenons.
Mes chers collègues, je crois que l’on doit profiter de la crise du conventionnel pour activer tous les leviers de soutien à la conversion bio et à la pérennité des exploitations durables. C’est dans cet esprit que nous voterons le vœu de soutien à Kelbongoo des écologistes mais aussi celui de l’exécutif.