Camille NAGET
Chers collègues, en effet, ce projet de délibération porte des subventions à deux établissements : la maternité des Bluets et l’hôpital Mère-Enfant. Ce sont deux projets bien distincts, mais qui se complètent et se répondent autour de la prise en charge de la mère et de l’enfant, et notamment de la prise en charge psycho-sociale en périnatalité.
Ce projet de délibération et des projets comme ceux-là, soutenus par la Ville de Paris, sont d’autant plus importants que la France régresse dans ce domaine. Malheureusement, la mortalité infantile augmente en France, nous nous classons parmi les pays les plus bas à l’échelle de l’Union européenne. La santé périnatale se dégrade aussi gravement en France, au point que la Cour des comptes parle d’indicateurs médiocres dans un de ses derniers rapports.
La politique nationale, la majorité macroniste largement soutenue par la droite, nous avait promis les "1.000 premiers jours de l’enfant", tout un programme pour travailler sur ces questions. Le constat est là quelques années après : c’est une catastrophe. Ce n’est pas en fermant des maternités. On voudrait nous faire croire que le problème est qu’il y a trop de petites maternités et un trop grand maillage territorial en matière de maternités, de santé des femmes et de santé périnatale et que cela mettrait les femmes en danger. C’est tout de même un peu incongru et je ne sais pas qui peut croire à cela, mis à part les A.R.S. et le Ministère de la Santé qui décident de fermer des maternités.
Toujours est-il qu’à Paris, on a la chance d’avoir un maillage fort en matière de santé et de maternité. On a aussi la chance, et je voulais en profiter pour parler de cet établissement, d’avoir la maternité des Bluets. C’est un lieu un peu à part, que nous avons défendu dans cet hémicycle l’année dernière, parce que cette maternité à but non lucratif a une histoire forte. Elle a été créée par des syndicats de métallurgiste dans les années 1930 et elle a pratiqué l’accouchement sans douleur dès les années 1950, à rebours de toute une partie de la médecine qui considérait que c’était la destinée des femmes d’enfanter dans la douleur. Eh bien, non, dès les années 1950, des médecins ont pris à bras-le-corps cette question et ont développé des techniques d’accouchement sans douleur.
La maternité des Bluets a toujours été aussi à la pointe en matière de planification familiale, d’accès à la contraception, d’accès à l’I.V.G. Aujourd’hui, ils poursuivent cela avec un gros travail de prise en charge de toutes les femmes enceintes, de toutes les femmes qui viennent d’accoucher, qu’elles soient dans des situations de violences intrafamiliales, de précarité ou de fragilité psychologique.
Je voulais donc souligner ce beau projet de délibération pour la maternité des Bluets. Nous devons toujours être vigilants pour ces établissements, qui sont à but non lucratif, qui ne sont pas des usines à bébés où on fait des accouchements par milliers mais qui ont vraiment à cœur d’avoir le parcours de soins de la patiente et de l’enfant à naître, qui incluent aussi tous les parents dans le projet d’accouchement et qui considèrent que la parentalité est large. Des établissements comme ceux-là nous sont précieux et nous aurons certainement encore à les défendre.
Je vous remercie.