Chers collègues, la liberté de la presse est bien précieuse. Elle est aussi précieuse qu’elle est utile et qu’elle peut déranger. La création, il y a une vingtaine d’années, de ce lieu assez unique d’accueil et de soutien aux journalistes exilés et menacés dans leur pays est, je pense, une fierté pour notre Ville. Elles et ils trouvent là un lieu de refuge, mais aussi un lieu où ils peuvent travailler, où ils peuvent échanger avec d’autres journalistes et trouver leur place en France, parce qu’elles et ils ont été menacés et contraints à l’exil dans leur pays.
En 2023, plus de 770 journalistes étaient incarcérés à travers le monde. La liberté de la presse est précieuse. Nous devons la protéger partout. Nous devons aussi la protéger dans notre pays, parce que, chers collègues, ce qui est en train de se passer avec la concentration des médias, avec le rachat des médias par des pouvoirs, des forces économiques proches de l’extrême droite nous inquiète. Le rachat d’une école de journalisme par un consortium de grands financiers nous inquiète aussi, parce que la liberté de la presse n’est garantie que quand les médias peuvent avoir leur indépendance et que les journalistes peuvent s’exprimer. Ce lieu, cette Maison des Journalistes doit donc être préservée et doit continuer à faire la fierté de la Ville de Paris.
Je voulais aussi avoir une pensée pour toutes celles et tous ceux qui n’arriveront pas jusqu’à la Maison des Journalistes de Paris, toutes celles et tous ceux qui ont été tués de par l’exercice de leur fonction à travers le monde, et une pensée particulière aux plus de 100 journalistes palestiniens et palestiniennes qui ont été exécutés à Gaza depuis plus d’un an. Un rapport d’Amnesty International, puisque j’ai noté qu’Amnesty International, maintenant, nous pouvions citer leurs rapports, donc je m’en félicite, car Amnesty International fait un travail extrêmement important ; un rapport d’Amnesty International dénonce cette atteinte très grave à la liberté de la presse et à la liberté de pouvoir informer. Ce qui se passe à Gaza, malheureusement, se passe aussi dans d’autres pays. De nombreux journalistes sont incarcérés en Chine ou en Birmanie. Nous pensons à elles et eux, à toutes celles et tous ceux qui ont donné de leur vie pour que nous ayons un peu d’information.
Je pense vraiment très fortement à toutes celles et tous ceux qui aujourd’hui encore, sous les bombes, à Gaza ou à Beyrouth, continuent d’essayer de faire passer quelques informations, quelques messages sur la réalité de ce qu’ils sont en train de vivre, entre "blackout" médiatique et bombardements. Je vous remercie, chers collègues, d’adopter largement ce projet de délibération.