Nous voilà 10 ans après le premier plan de mobilisation engagé pour garantir l’inclusivité de toutes les personnes en situation de handicap dans notre Ville, avec une nouvelle stratégie handicap et accessibilité universelle pour les quatre années à venir. Une nouvelle stratégie qui se veut ambitieuse puisqu’elle se donne pour objectif de garantir une généralisation de l’accessibilité à Paris.
Nous avons beaucoup progressé en matière d’accessibilité, ces dernières années et le bilan de la stratégie précédente présenté à l’année dernière, nous a permis de mesurer toutes les efforts de la ville, mais nous avons encore des marges de progression, et c’est bien tout l’objet de cette nouvelle stratégie élaborée en concertation avec tous les acteurs.
Nous saluons la poursuite d’une démarche transversale qui intègre les questions de handicap à l’ensemble des champs d’action de notre ville : petite enfance, éducation, santé, culture, sport, jeunesse, séniors, démocratie, mais aussi voirie, transport, l’ambition d’une ville inclusive doit irriguer dans toutes les politiques menées, pour tous les publics et à toutes les étapes de la vie.
L’accès à l’information et la participation active des personnes en situation de handicap fait l’objet du premier axe d’action. Et à raison. Je pense à la dématérialisation des services publics, y compris ceux de notre Ville, qui entraîne l’exclusion d’un grand nombre de personnes. Le Conseil national du numérique et le Défenseur des droits l’ont souligné : « en raison de l’inaccessibilité des sites internet, la dématérialisation des démarches administratives est constitutive d’une fracture supplémentaire dans l’accès aux services publics » . Une étude réalisée en septembre 2018 montre que moins de 5 % des 400 sites publics audités ont un niveau de conformité acceptable » ! Il est nécessaire et urgent de mettre en conformité l’ensemble des services numériques de la Ville de Paris au Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA).
Au même titre que la dématérialisation, un autre dispositif n’a pas eu l’effet positif attendu sur les personnes en situation de handicap. Je pense au ticket Handi, qui était censé, par son caractère virtuel, faciliter le contrôle de la gratuité du stationnement dont bénéficient les conducteurs en situation de handicap. Nous connaissons la suite. Sans communication sur la nouvelle règle et avec la rigidité des contrôles, des centaines, voire des milliers, de contraventions ont été distribuées à ces automobilistes. Cela fait plusieurs mois (qui vont commencer à se compter en années) que nous alertons sur les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap qui ont pu accumuler parfois plusieurs milliers d’euros de verbalisation. Il est vraiment urgent de répondre aux recours (beaucoup trop sont perdus dans les limbes administratives) et de revenir sur ce système de stationnement. Cela nous montre aussi l’importance de penser les politiques avec les premiers et les premières concernés !
Il est d’autant plus urgent que la question de la mobilité des personnes en situation de handicap est un vrai enjeu à Paris. Notre métro est peu accessible et la dégradation considérable du réseau de bus RATP organisé par la majorité régionale est un véritable frein à la mobilité.
Autre frein, l’accessibilité de nos bâtiments, là encore beaucoup de travail a été fait, mais l’ampleur du chantier est telle que beaucoup reste à faire.
Un petit regret, nous avions demandé dans une optique de compréhension d’avoir des informations par grandes catégories d’équipements afin de nous donner une visibilité et nous permettre de mieux orienter les priorités.
La stratégie place dans ses objectifs la participation citoyenne, l’inclusion citoyenne, nous en sommes très satisfait, et cela commence par la transcription de nos débats comme c’est le cas en ce moment pour les personnes mal-entendantes.
Un axe est développé sur l’accessibilité dans les conseils de quartiers, nous ne pouvons que souscrire, en effet par exemple pour les votations budget participatif, il ne me semble pas avoir vu de document en braille pour les personnes mal voyantes.
L’inclusion peut et doit aussi être dans les bureaux de vote : pour les élections législatives, dans le 19ème notre collègue adjointe au Maire en charge du handicap Cécile Bossavie, a travaillé avec les services de la ville pour permettre à une personne mal voyante d’être assesseure grâce à un cahier adapté.
Madame la Maire, vous avez dit toute l’importance de changer le regard, grâce aux Jeux Olympique et Paralympique, bien sûr cela sera un moment très important et à cet égard, l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques présente une véritable opportunité d’accélérer le processus et de favoriser la participation des personnes en situation de handicap à la vie sportive.
Mais, nous en sommes persuadé, le changement de regard, l’invisibilisation, le validisme se réduira à mesure que nous continuerons à mener des politiques transversales, notamment dès le plus jeune âge. Oui l’école inclusive ce n’est pas qu’une bonne intention !
Dès le plus jeune âge, nous devons renforcer la capacité d’accueil des enfants en situation de handicap dans les différents établissements et agir localement pour réduire les conséquences des politiques nationales à l’origine du sous-effectif chronique d’A.E.S.H.
Cette stratégie est ambitieuse, à la hauteur des besoins et des attentes, elle engage notre ville et nous engage, pour que notre ville soit toujours le Paris de toutes et tous les parisiennes et les parisiens.