Je m’inscrirai complètement dans la continuité de l’intervention de ma collègue Antoinette GUHL qui a très bien décrit ce dispositif "Premières Heures," qui effectivement est un dispositif innovant, un dispositif qui relève vraiment de la dentelle, du travail de fourmi pour accompagner des personnes en situation de grande exclusion.
J’ai envie de vous parler un peu plus de ce qu’il se passe au niveau de l’association "Emmaüs Défi", qui est une association du 19e qui applique cela, et je vous invite toutes et tous à aller les rencontrer et voir le travail qu’ils mènent, car cela permet aussi de comprendre beaucoup de choses sur la grande exclusion. Par exemple, à Emmaüs Défi, qui est dans le quartier de Riquet, ils ont un petit studio, un modèle, et le directeur de l’association nous expliquait, lorsque nous l’avons rencontré, que, oui, quand on a vécu à la rue pendant très longtemps, reprendre des habitudes comme mettre des draps dans un lit, eh bien ce n’est pas une évidence. Quand on entend cela, on se rend compte… Cela nous permet aussi de réaliser ce que cela fait, l’exclusion, ce qu’elle produit.
Dans ces dispositifs, quand on voit tous ces gens, toutes ces femmes et tous ces hommes qui travaillent pour permettre à celles et ceux qui essaient de reprendre, pied à pied, petit à petit, heure par heure, le chemin d’une vie plus sereine, d’une vie plus digne, je pense en effet qu’il faut saluer leur travail. En plus, on le voit aussi avec le C.A.S.-V.P. qui maintenant est engagé dans ce dispositif, quand on rencontre des agents du C.A.S.-V.P. qui sont encadrants, ils sont fiers aussi de ce travail mené par le C.A.S.-V.P., fiers de pouvoir accueillir des personnes en situation de grande exclusion, de pouvoir les accueillir, au début, une heure, après, 2 heures, ensuite, 3 heures, puis peut-être, à la fin, 16 heures par semaine et de pouvoir regarder ce parcours de vie et de réinsertion.
Parce que la lutte contre la grande exclusion, c’est aussi un chemin qui est long, qui peut parfois être semé d’embûches et de rechutes et que c’est la même chose pour la politique de réduction des risques, je voudrais, car cette délibération porte aussi sur ce sujet, saluer le travail qui a été mené dans notre Capitale il y a 30 ans par notre collègue Philippe GOUJON et le maire de l’époque Jacques Chirac qui ont été initiateurs dans les années 1990, qui ont participé et pleinement inscrit Paris dans la politique de réduction des risques avec, à l’époque, la distribution de seringues pour empêcher que les consommateurs et les consommatrices d’héroïne se rendent plus malades qu’ils ne l’étaient. Merci à eux, car c’est leur action qui a permis de paver le chemin, de poser les pierres pour que "Gaïa" puisse aujourd’hui travailler et continuer de mener des politiques de réduction des risques.
Merci à toutes ces associations, à toutes celles et ceux qui les soutiennent et à toutes celles et ceux qui les font vivre au quotidien.