Partout sur le territoire parisien, les centres sociaux et socioculturels assurent une mission essentielle d’accès aux droits, d’accompagnement des familles et des jeunes. Mais ils sont aussi des lieux importants d’animation locale qui impliquent directement les habitantes et habitants dans un projet de développement social. C’est cette démarche participative, en lien étroit avec les travailleurs et travailleuses, qui permet d’en faire des lieux de ressources inscrits dans leur réalité locale. Ce sont aussi des lieux de proximité qui ont montré combien ce lien et cet ancrage local sont incontournables pour répondre aux besoins des habitantes et habitants dans le long terme, avec notamment des actions d’accompagnement scolaire, des ateliers sociolinguistiques et j’en passe. C’est aussi dans l’urgence, puisqu’ils ont été des éléments indispensables de réponse à la période de crise pendant l’épidémie du Covid-19. C’est notamment tout le travail de maintien des liens, qui a été fait durant cette période, que je tiens ici à nouveau à saluer, cette forte mobilisation des travailleurs et travailleuses sociaux, et des bénévoles pour continuer leurs interventions auprès des personnes isolées ou en situation de précarité due au confinement.
Je voudrais aussi saluer la volonté d’approfondir un certain nombre d’axes prioritaires qui sont développés dans ce projet de délibération, et j’aurais un mot en particulier sur l’enjeu de l’inclusion numérique.
La Défenseure des droits vient de rendre public son rapport annuel sur l’année 2021 et c’est un rapport plus que préoccupant qui doit nous mettre en alerte. L’institution enregistre une hausse de plus de 18,6 % des réclamations recueillies en lien direct, pour la majorité d’entre elles, avec la transformation numérique des services publics. Dans son rapport spécifiquement dédié à la question de la dématérialisation, rendu en février dernier, elle alertait déjà des conséquences de cette transformation numérique, en particulier sur les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, mais aussi les jeunes, les personnes détenues, les personnes allophones, les personnes en situation de précarité ou toutes les personnes éloignées du numérique. Tant de publics pour lesquels la fermeture des guichets d’accueil et le tout Internet veulent dire tout simplement non-recours et aggravation de leur situation.
Aujourd’hui, le rapport d’activité confirme donc la gravité des faits et constate que, sur 115.000 réclamations, 90.000 concernent les services publics et mettraient en cause une absence de réponse, la difficulté de joindre un agent et une agente sur son dossier, des formulaires disponibles uniquement en ligne ou encore l’impossibilité de prendre des rendez-vous.
J’en profite puisque... Mais non, nous n’avons plus de Représentant de la Préfecture, donc je n’en profite pas ! A croire qu’à chaque fois que l’on veut aborder ce sujet et interpeller sur la question de l’absence de rendez-vous pour les titres de séjour, la Préfecture disparaît ; c’est peut-être une formule magique, je ne sais pas, il faudrait y réfléchir.
Au-delà de cela, pour en revenir au problème posé sur la dématérialisation des services publics en général, puisque ce sont les publics les plus vulnérables qui en font les frais, ce n’est pas une politique adaptée à notre temps, aux évolutions pratiques. En fait, ce sont juste des opérations comptables et budgétaires, qui se reportent de fait sur les associations, les bénévoles et in fine les collectivités.
Je salue vraiment l’engagement de ce projet de délibération qui permet et soutient les centres sociaux dans leurs actions générales, et en particulier sur leurs actions d’inclusion numérique qui sont indispensables pour l’inclusion sociale et économique.
Il y aurait beaucoup à dire, il y a beaucoup d’actions, beaucoup de centres sociaux, mais je terminerai juste à nouveau pour saluer tout le travail de ces 30 associations, de tous les salariés, mais aussi de tous les bénévoles qui les font vivre au quotidien. J’aurai aussi peut-être un clin d’œil un peu plus appuyé pour ceux du 19e : "Espace 19", "J2P", "Danube Social et Culturel", "Belle Ville" et "Rosa Parks".