Notre vœu entend soutenir le mouvement social actuel à la Bibliothèque Nationale de France. Depuis le 2 mai 2022, les salarié·es de la BNF sont mobilisés dans un mouvement de grève inédit afin de dénoncer la situation de sous-effectif chronique et la dégradation de leurs conditions de travail. Leur lutte est légitime.
La BNF est une bibliothèque unique en France et dans le monde. Ses missions sont précieuses pour la recherche. Elle est une pièce maitresse dans la préservation de documents uniques, historiques, rares. La BNF a une mission historique d’accès à la connaissance, comme d’autres grandes bibliothèques de par le monde. La BNF est aussi un lieu important de travail de nombreux.ses chercheur.ses, d’étudiantEs et de différents publics. Combien d’heures n’ai-je pas moi-même passé, doctorante, avec certains de mes collègues, dans le clair obscure du rez-de-jardin.
Seulement voilà, qui dit service public, dit moyens pour le faire fonctionner. Depuis 10 ans, le ministère de la Culture n’a eu de cesse de réduire le budget de la BNF. Et le nombre de personnels a baissé : de 15% au total et de 25% sur les effectifs de magasinierEs.
Face à la baisse du nombre d’agent-e-s, la direction a décidé de réduire les plages de consultation des livres et des documents. Désormais, l’accès est désormais circonscrit de 13h30 et 17h, soit 3h30 de consultation et de commande possibles. C’est indigent, spécialement en comparaison à toutes les autres grandes bibliothèques du monde entier.
C’est une pression supplémentaire sur les salariéEs qui seront probablement amenés à permettre le même nombre de consultations en trois fois moins de temps (Quand elles et ils ne seront pas mis en concurrence avec des vacataires… ).
Et c’est une entrave à la recherche pour les usager-e-s qui, de fait, sont contraints de réduire leurs demandes de consultation, ce qui constitue une réduction du service public lui-même. Face à la décision de réduction massive des horaires de consultation, la réaction tant des lecteurs.rices que des salariéEs et des syndicats (CGT, FSU, Sud...) ne s’est pas faite attendre.
Par notre vœu, nous voulons affirmer le soutien de la Ville. Mais surtout, nous voulons que la ville interpelle le gouvernement pour augmenter les moyens de la BNF, et augmenter le nombre d’emplois titulaires. Et ceci afin que la BNF puisse rétablir les plages horaires et de commandes standard et déprécarise les personnels.