Subvention (40 000 euros) à l’Association de Soutien au Haut-Karabakh
Un an après l’offensive éclair de l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh, ce territoire séparatiste disputé depuis 35 ans a donné naissance à 2 objectifs pour les azéris : effacer la présence arménienne à toute fin, et repeupler l’enclave désertée depuis plusieurs mois.
Tout a été très vite : les noms des villages, qui étaient écrits en arménien et en russe, sont remplacés par leurs traductions en azéri. Au fil des mois, les visiteurs posent avec fierté devant ces nouveaux panneaux, voire piétinent leur ancienne version en arménien.
Début octobre, le pays a réédité une carte du Haut-Karabakh : les noms de rues, routes, frontières et autres marqueurs géographiques sont renommés en azeri. Tout y passe, du stade de foot aux bâtiments officiels. L’Assemblée Nationale d’Artsakh, emblème politique de la région ces trente dernières années a été rasée - et le bâtiment de l’Union des combattants de la liberté d’Artsakh a connu le même sort. Comme si tout cela ne suffisait pas, ils ont ajouté une rue au nom d’Enver Pacha, qui est considéré comme l’un des principaux responsables du génocide des Arméniens.
Après l’effacement, vient le remplacement. Ilham Aliyev, Président de la République de l’Azerbaïdjan, a lancé une campagne de repeuplement massif appelé le "Programme d’État pour le Grand Retour aux territoires libérés". Ce projet constitue officiellement l’une des 5 priorités nationales du pays d’ici 2030. Pour 2026, 34 500 familles sont censées être "réinstallées" au Haut-Karabakh. C’est peu dire que le Président fait les choses en grand : dans la ville d’Aghdam, les autorités s’emploient à y attirer 100 000 habitants.
Mais la paix ne pourra jamais être fondée sur cette occupation. Il est de la responsabilité des États membres de l’ONU et des membres de son Conseil de sécurité d’assurer la protection internationale des populations arméniennes. L’heure est à une diplomatie ferme et offensive, appuyée sur les principes de Madrid, dans le but d’enfin parvenir à un accord de paix durable qui respectera les droits inaliénables des peuples.
Si les organisations internationales sont coupables d’attentisme, l’Azerbaïdjan n’opère pas seul. Le Président turc Erdogan a bafoué le droit international et tiré profit de la faiblesse du groupe de Minsk, qui regroupe les Etats-Unis, la Russie et la France pour faire avancer son agenda expansionniste par la force. Ankara a joué un rôle déterminant dans l’ouverture de ce nouveau front, en équipant matériellement l’armée azérie et en envoyant des experts et des mercenaires djihadistes. Ne nous y trompons pas, ce nationalisme islamiste nourrit des relents génocidaires à l’encontre des Arméniens.
Résultat, il est clair que la guerre menée par le duo turco-azérie a aggravé les tensions dans une région déjà très fragilisée. Chasser de leur terre les Arméniens et exalter les ressentiments nationalistes ne règle en aucun cas le conflit.
Bien évidemment, nous saluons la proposition d’accorder cette subvention à ce projet. Et dans la lutte pour une paix durable, le peuple arménien peut compter sur la solidarité du Parti communiste français.