Les vacances sont un droit fondamental reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et le préambule de la constitution de 1946. C’est un combat historique et émancipateur particulièrement des communistes et de la gauche. Cependant, comme le soulignait Marx, un droit formel n’est pas nécessairement un droit réel.
En 2023, plus d’un jeune sur 3, 1 jeune sur 3, n’est pas parti en vacances. A Paris, plus de 30 000 jeunes parisiens ne sont même, jamais partis en vacances. La cause ? La situation financière de ces jeunes et leurs familles. Qui les pousse à rogner sur leur santé, leur nourriture, leur chauffage et bien sûr leurs vacances. Le chômage, la précarité, les salaires bloqués imposés par le patronat, les coupes budgétaires imposées par la droite, nuisent gravement à notre jeunesse.
Historiquement, les villes communistes ont institué le droit aux vacances en permettant le départ de leurs habitants grâce au soutien aux associations ou la mise à disposition de leur patrimoine immobilier. C’est ce que nous appelons un déjà-là communiste, au même titre que les médiathèques gratuites, les piscines ou les cinémas municipaux.
A Paris, le groupe communiste porte également ce combat. Nous nous sommes mobilisés pour augmenter les moyens des « vacances arc-en-ciel ». Mais aussi pour le maintien dans le parc municipal de biens immobilier extra-muros, pour des colonies de vacances en gestion publique. Mais encore pour le dispositif Paris jeunes vacances, finançant le départ en vacances, qui connaît un succès grandissant, année après année.
Et si nous débattons aujourd’hui d’une subvention supplémentaire de 50.000 €, c’est aussi et notamment grâce aux amendements communistes aux derniers budget primitif et budget supplémentaire. Nous demandions même 1 million d’€ supplémentaires. Dès lors cette subvention que nous aurions aimé plus élevée permettra tout de même de proposer un chèque de 200 € à 250 personnes supplémentaires.
Cette aide est importante dans un contexte où le droit aux vacances est gravement menacé. Dans son projet de budget, le gouvernement Lecornu II avec tous ses soutiens de la droite dans toute sa diversité, de Mme Dati à M. Bournazel, prévoit 1.7 milliards d’euros d’économie sur la solidarité et 300 millions d’euros de coupes sur la jeunesse, le sport et la vie associative. Plus de 36 millions d’€ ont été supprimés par le Gouvernement sur les colonies de vacances, rayant de la carte près de 50 000 départs.
Le gouvernement voulait aussi imposer une taxe de 8% sur les CSE, donc sur les chèques vacances. Pour l’instant celle-ci a été battue à l’Assemblée nationale, mais le gouvernement va revenir à la charge. Ce sont des mesures de comptables sans avenir. Ce sont des mesures aberrantes menaçant des milliers d’emplois directs et indirects. Ce sont des mesures injustes, enfonçant la jeunesse dans les déterminismes sociaux. On retrouve bien là le court-termisme, et l’égoïsme social, que la droite sait entretenir.
En parlant d’égoïsme social, permettez-moi de dire quelques mots sur le vœu déposé par les Républicains. Un modèle de mépris de classe à classer dans un musée des horreurs. Ce vœu transpire le mépris de classe. Il transpire la méfiance, le soupçon et le dénigrement. Mais il fallait oser. Un mois à peine après les révélations de la presse où l’on apprenait que des maires d’arrondissement de droite pouvaient faire leurs cadeaux de Noël sur leurs notes de frais. Ou se payer le room service d’une nuit à l’hôtel ... à Paris.
Après ça, venir insinuer ou reprocher à certains jeunes de manger au Burger King ou au kebab... Les 3 présidents à 150€ par convive payé par la mairie, vous le digérez. Le Burger King payé par un reste d’un chèque vacances, vous ne le digérez pas. C’est tellement révélateur de l’état de la droite actuelle. Tellement coupée des réalités des gens qui souffrent. Tellement engoncée dans l’égoïsme social et le mépris de classe. On imagine la conclusion.
Arrêtez la dépense publique et rendez-nous nos impôts, ils seront tellement mieux dépensés par les riches. Vous êtes tellement dans la caricature de vous-mêmes. Alors franchement, à Paris, vous n’êtes vraiment, mais alors vraiment pas dans la position de venir fliquer les gens qui bénéficient d’une aide. Nous saurons rappeler votre opposition au dispositif Paris jeunes vacances.
Et à l’inverse, nous continuerons à soutenir et à amplifier le départ de tous les jeunes en vacances. Par ce dispositif et tous les autres que nous avons à notre disposition. Car nous voulons faire confiance à la jeunesse. Faire confiance à son imagination et sa création. Faire confiance au partage et à l’émancipation. Par les vacances, par la culture, par les coopérations, nous sommes persuadés que les dépenses d’aujourd’hui sont les avenirs de demain.

