En octobre dernier, l’ouragan Melissa a durement frappé Haïti, la République dominicaine, la Jamaïque puis Cuba, laissant derrière lui destructions, pénuries et une situation d’urgence humanitaire aiguë. À Cuba, cet évènement est venu aggraver une situation déjà fragilisée par le blocus économique imposé unilatéralement par les États-Unis. Ce blocus - renforcé par Donald Trump et condamné pour la 33e année consécutive par une écrasante majorité des États membres de l’ONU - prive le pays de devises, de matériaux, d’équipements essentiels et de produits de première nécessité, compromettant les droits fondamentaux de toute la population.
À La Havane, où plus de deux millions d’habitants et surtout 13.000 travailleurs de la propreté doivent composer avec seulement dix camions-bennes opérationnels - 60 pour tout Cuba - et des équipements de collecte des déchets largement obsolètes, on assiste à une prolifération des dépôts sauvages et les risques sur la santé publique sont majeurs.
Cuba ne peut ni renouveler son matériel ni acquérir des pièces de rechange, ce qui rend indispensable une action de solidarité internationale. La Ville de Paris a déjà une longue tradition de coopération avec La Havane, notamment grâce aux envois de matériel réformé dans les années 1990 et 2000. Plus récemment, en 2024, le Conseil de Paris a accordé une aide d’urgence après le passage de l’ouragan Oscar.
Aujourd’hui, il est nécessaire de renouer avec cet engagement historique. C’est pourquoi nous demandons que la Ville - et singulièrement la direction de la propreté et de l’eau - réalise un inventaire de ses véhicules et équipements de protection individuelle réformés ou prochainement réformables, et que ceux-ci soient envoyés à Cuba en solidarité avec cette population qui dans sa majorité est née après le blocus.
Par ce geste concret, Paris affirmerait à nouveau ses valeurs de solidarité internationale et son soutien à la population frappée par une double crise climatique et économique.

