Avec son intervention téléphoné, M. Loriau vous faites ce que la droite parisienne fait ce qu’elle sait faire de mieux : condamner la solidarité, chercher la petite polémique, instrumentaliser l’immigration et semer la haine. Oui, nous nous sommes tous inscris car malheureusement nous le savions, vous alliez intervenir pour essayer d’empêcher l’adoption de cette subvention.
Au fond la question qui nous est posée avec cette délibération est simple : voulons-nous - oui ou non - laisser des gens mourir en mer ? La réponse devrait pourtant relever de l’évidence.
Mais ça n’est pas le cas pour la droite parisienne, vous ne manquez pas une occasion rabâcher les thèses racistes et les mots de l’extrême-droite.
Nous en avons encore eu une illustration il y a 10 jours, lorsque M. Rudolph Granier a comparé, au Conseil du 18e arrondissement, les migrants et les personnes qui souffrent de troubles de toxicomanies… à des rats. Ce sont les mots de l’extrême droite.
Vous ne faites même plus semblant, vous menez exactement les mêmes combats racistes que Reconquête, le parti d’Eric Zemmour et Sarah Knafo, désormais votre allié naturel.
Non, mes chers collègues, sauver des vies n’est ni une opinion, ni un dogmatisme, ni un “appel d’air” pour l’immigration illégale. C’est un devoir moral et une obligation juridique internationale. Et le Conseil d’État l’a d’ailleurs rappelé : les collectivités territoriales peuvent librement soutenir ces actions.
Donc oui nous assumons subventionner une association qui depuis 2015 a sauvé plus de 42 000 personnes. Mais la question, c’est combien de personnes, de femmes, d’enfants ne l’ont pas été.
Ces 11 dernières années, plus de 33.000 personnes sont mortes en Méditerranée, devenu un immense cimetiere. Ce bilan, la droite et l’extrême-droite en est aussi comptables.
Oui, vous en êtes aussi comptables lorsque partout en France vous attaquez les subventions accordées à SOS Méditerranée. Pendant que vous combattez cette association bien au chaud, la réalité brutale frappe ces sauveteurs et ces personnes qui traversent la mer.
Le 24 août 2025, l’Ocean Viking a été pris pour cible par des garde-côtes libyens, en pleine mer, dans les eaux internationales. Des centaines de tirs. Des humanitaires menacés. Des vies civiles mises en danger. Nous avions d’ailleurs déposé un vœu de soutien en octobre 2025.
Conséquence directe : quatre mois d’arrêt forcé, quatre mois sans ce navire-ambulance en Méditerranée centrale. Et pendant ce temps-là, les morts se sont accumulés. Mardi dernier, l’équipage de l’Ocean Viking a annoncé qu’il reprendrait la mer fin décembre, après avoir réparé et renforcé le navire. C’est une bonne nouvelle car chaque jour sans navire de sauvetage, ce sont des vies en moins.
Derrière les attaques répétées contre les ONG encouragées par la droite parisienne — il y a un choix politique très clair : criminaliser la solidarité pour mieux organiser l’indifférence.
Notre majorité refuse que la mort en mer devienne un outil de dissuasion politique. À Paris, ville des droits humains, nous faisons le choix de soutenir ces sauvetages en mer. Nous en sommes fiers, nous le revendiquons, et nous continuerons à le faire tant qu’il y aura du danger Merci à SOS Méditerranée, merci à l’Ocean Viking et à toutes celles et ceux qui, malgré les attaques, continuent de sauver des vies. Merci aussi à tous les citoyens, tous les parisiens et toutes les parisiennes qui font des dons années après années pour soutenir cette association vitale.

