Le label SOLIDEV est une fierté pour Paris. Depuis 2006, c’est plus d’un million d’euros investis par la Ville dans plus de 140 projets financés dans des pays du sud.
Le but de ce label est de valoriser et de renforcer les acteurs du Sud à travers un panel de thématiques varié comme l’éducation, le droit des femmes, l’environnement, la santé ou l’entrepreneuriat. En 2024, notre Ville a attribué des subventions à des projets en cours au Sénégal, en République du Congo, à Madagascar ou encore en Colombie.
Au-delà de permettre la réalisation de ces projets, il sert aussi à sensibiliser les Parisiennes et les Parisiens aux enjeux de solidarité internationale et aux sujets qui y sont liés. Cette démarche leur donne aussi l’occasion de mieux connaître les populations issues de l’immigration qui font la richesse de notre Ville.
Pour reprendre les mots de cette délibération, le Label SOLIDEV représente donc un levier d’inclusion, de cohésion territoriale et d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.
Mais si je prends la parole aujourd’hui c’est pour vous faire part d’une décision dont je suis scandalisée. En effet, sur la liste des lauréats, une organisation manque. L’association E-Hikaye, qui travaille sur la mémoire de la Nakba dans les Territoires palestiniens. Une subvention de 5000 euros lui a été accordée à l’unanimité par les membres de notre jury. Mais bien que validée par les 4 élus présents, cette décision a été retoquée par l’administration à posteriori, arguant que l’association locale partenaire ne répondait finalement pas à tous les critères de fiabilité pour le financement. Cette association faisait partie d’une liste, qui a été vérifiée par de nombreuses personnes, de nombreuses fois. Tout comme les 11 autres associations lauréates. Pourtant, E-Hikaye a été improprement écartée.
A quoi sert un jury, si ses choix peuvent être arbitrairement récusés juste après ? Elle avait pourtant toute sa place dans la sélection. L’association E-Hikaye a une visée éducative et humanitaire, en utilisant le dessin et l’écriture pour faire entendre la voix de jeunes artistes palestiniens issus de zones en difficulté. Elle travaille notamment sur la mémoire de la Nakba. Ce projet aurait plus que jamais servi à sensibiliser les Parisiennes et les Parisiens aux enjeux de solidarité internationale, et à transmettre une mémoire artistique, culturelle et historique. E-Hikaye avait toute sa place aux côtés des lauréats cette année.
La mémoire, c’est tout ce qu’il reste à ceux qui n’ont plus voix au chapitre. Les autorités israéliennes s’étaient déjà employées à rayer les Palestiniens du passé. Aujourd’hui, elles les effacent du présent pour que ce peuple n’ait plus jamais aucun futur.
Nous voterons tout de même pour cette délibération pour ne pas affecter les lauréats et nous les félicitons, mais j’alerte gravement sur le fait que pour que le label SOLIDEV comme pour les autres jury ou label, le vote démocratique des jurys doit être respecté !