D’ici 2050, plus d’un quart de la population parisienne sera âgé de 60 ans ou plus. L’élaboration des schémas seniors est une nécessité pour adapter notre ville au vieillissement. Nous saluons les efforts des directions et services de la Ville consacrés à la réalisation de ce plan ambitieux et transversal que nous adoptons pour les quatre années à venir.
Le premier enjeu majeur identifié par les concertations qui ont guidé justement cette politique, c’est le bien vieillir. Je tiens à le souligner, parce que cet engagement auquel nous tenons se fait dans un contexte national, il faut bien le dire, incompatible avec un gouvernement qui est toujours obsédé par le recul de l’âge de la retraite et l’allongement de la durée du travail.
Afin d’atteindre cet objectif, ce plan se décline en plusieurs actions, actions pleines de belles intentions et associant divers partenaires. Mais, je veux quand même m’arrêter sur quelques mesures des trois axes stratégiques.
D’abord, pour les séniors acteurs dans leur ville du quart d’heure, le schéma rappelle l’opportunité de profiter des Jeux Olympiques et Paralympiques pour renforcer la pratique sportive des séniors. Mais au-delà des 65 clubs séniors gérés par le C.A.S.-V.P., c’est aussi l’occasion de renforcer l’offre parisienne en matière de sport santé.
Ce dispositif permet de répondre aux besoins des publics spécifiques, grâce à un réseau de médecins qui prescrivent le sport d’une part, et aussi aux associations qui font l’interface avec les éducateurs formés de différents clubs sportifs, d’autre part.
Nous avons le plaisir d’inaugurer, je le dis au nom de ma collègue Camille NAGET, le 19e arrondissement a son gymnase Curial, avec la première maison sport santé. En échangeant avec les personnes présentes, Camille NAGET tenait à dire qu’elle pensait notamment à un groupe de dames qui pratiquent la marche nordique. Elles ont accès à une activité sportive adaptée, dans un espace qui l’est aussi, avec du lien social.
Multiplier ces initiatives, cela signifie aussi des créneaux dans les équipements qui sont déjà très sollicités, il faut bien le dire. Nous en sommes tous conscients ici. Nous portons, avec le groupe communiste, la nécessité de nouveaux équipements sportifs.
Ensuite, pour des séniors accompagnés dans leur fragilité, deux mesures m’interpellent. D’une part, s’il est important d’accompagner les séniors dans les démarches numériques, on le sait bien, il faut rappeler notre attachement au maintien d’une présence humaine dans nos services publics. C’est primordial.
Aucun débat sur l’accès aux droits n’est épargné des réserves quant à la dématérialisation totale. Nous l’avons d’ailleurs tout récemment soulevé en adoptant la stratégie "Handicap et accessibilité universelle" le mois dernier.
Je sais que c’est une préoccupation partagée, mais qui exige aussi beaucoup de vigilance pour ne pas céder aux sirènes de l’apparente facilité, voire de l’économie grâce au tout numérique. Au contraire, la ville du quart d’heure doit permettre de renforcer la présence territoriale des services publics.
D’autre part, concernant la lutte contre l’isolement et l’instauration, plutôt la restauration du lien social, je ne peux que remarquer la délégation de certaines démarches aux acteurs associatifs et bénévoles. Je pense au dispositif "Paris en Compagnie", qui n’est pas exactement une politique municipale. C’est un très beau dispositif que nous avons eu l’occasion d’entendre en quatrième commission. Les bénévoles font un travail essentiel, mais cela ne suffit pas. Cela ne peut pas suffire.
C’est donc plus largement, encore une fois, la question des moyens humains, des moyens financiers qui doit être évoquée, puisque rien de sérieux ne peut être réglé avec uniquement du bénévolat.
Enfin, pour les séniors libres de choisir leur habitat, il est sans doute important d’adapter les logements pour permettre aux personnes âgées qui le souhaitent de rester chez elles. Il ne faut pourtant pas oublier que le maintien à domicile ou en résidence autonome ne peut pas se substituer aux services médicaux et paramédicaux fournis en E.H.P.A.D.
Or, bien que parfois nécessaire, l’accès à ces établissements peut être entravé par des obstacles de disponibilité, mais aussi de coût. Quelques chiffres nous démontrent le retard d’ailleurs et les besoins parisiens en la matière. Je vais vous en donner quelques-uns. Paris ne compte que 41 places en E.H.P.A.D. pour 1.000 personnes âgées de 75 ans et plus, alors que la moyenne nationale est de 102 places.