Il y a quelques semaines éclatait le scandale Orpéa, mettant en lumière les maltraitances que subissent nos aînés. Orpéa, Korian, et d’autres organismes privés de gestion d’EHPAD se font depuis trop longtemps du beurre sur la santé des personnes âgées, de leurs familles, de leurs proches.
Nous ne l’acceptons pas.
Nous avons déposé un voeu au conseil de Paris afin que la Ville n’accepte plus sur son territoire l’installation d’EHPAD de groupes privés étant accusés de maltraitances ou de mauvaise gestion.
Vous avez en "Orpéa" un "leader" mondial. La France n’en a pas beaucoup. Les plus belles entreprises sont fragiles. Non, non, ce n’est pas une blague ou un canular, mais bien la déclaration du nouveau P.D.G. d’"Orpéa", nommé en urgence après le renvoi du précédent, qui peut compter sur ses près de 600.000 euros d’actions revendues pour amortir son départ. Le scandale "Orpéa", c’est la démonstration du système intenable de la "silver" économie ou, comme le titre "L’Humanité" d’aujourd’hui - que je vous invite à lire - des "profiteurs de l’or gris".
Un modèle qui permet à un groupe de dégager 77 millions d’euros de dividendes en 2021 sur le dos des personnes âgées dépendantes, en rationnant les repas, les soins, le matériel d’hygiène, le personnel, en pratiquant une maltraitance institutionnalisée. Nous avons eu un débat très intéressant hier au sujet des questions de dépendance. Le tout en étant largement financé par l’argent public, en l’occurrence par l’Assurance Maladie et les compensations versées aux résidents par le département, donc la Ville de Paris, au titre de l’A.P.A.
D’un autre côté, la situation des E.H.P.A.D. publics continue de se dégrader, malgré les promesses, les discours, les annonces. Ce retrait de l’Etat se fait au profit de l’arrivée de ces investisseurs privés, qui y trouvent des niches de rentabilité. Tout cela, c’est la porte ouverte au système "Orpéa", aux "Korian" et autres. Le tapis rouge à la maltraitance rentable.
Le service à la personne et la captation de profits par des groupes privés sont fondamentalement incompatibles. On ne fait pas d’économies d’échelle sur les êtres humains. Et c’est pourtant ce qui favorise la présence d’entreprises lucratives dans le secteur. Et donc, nous avons déposé un vœu afin que l’installation d’E.H.P.A.D. privés lucratifs sur le territoire puisse être autant que possible encadrée, puisque nous savons que c’est l’une des compétences de la Ville en tant que département. Nous sommes également attachés à ce qu’il n’y ait pas de diminution du nombre de places d’accueil d’E.H.P.A.D. publics sur le territoire. Nous avons pris connaissance du vœu de l’Exécutif qui nous satisfait pleinement, repose bien tous les enjeux du sujet et va même au-delà, avec les annonces faites notamment par Véronique LEVIEUX hier.