Dérogations à la règle du repos dominical pour 2025 - Avis du Conseil de Paris.
Madame la Maire, mes chers collègues,
Le travail dominical est, comme vous le savez, un sujet auquel notre groupe est très attentif chaque année, et particulièrement ces temps-ci entre le black friday et les fêtes de fin d’année.
Le Code du travail précise que le repos hebdomadaire est donné le dimanche dans l’intérêt des salariés. Et ce dans l’intérêt de tous, car il permet aux salariés d’avoir au moins un jour de repos dans la semaine concomitant avec sa famille. Un temps hors des logiques de consommation et de service, qui n’oblige pas les travailleurs aux métiers les plus précaires, les moins rémunérés à vivre en dehors du rythme des autres, car constamment au service des consommateurs.
C’est ce qui peut permettre à une personne de couper, même momentanément, avec un travail qui peut être pénible physiquement, moralement ou les deux, ou jugé aliénant. Car nous pensons également aux métiers qui sont eux aussi impactés dans ces ouvertures exceptionnelles, comme pour le nettoyage et la sécurité.
C’est bon pour les travailleurs concernés mais aussi pour l’ensemble de la population, un jour, où on peut s’intéresser à autre chose qu’à acheter , ou on peut se consacrer à aux autres, à lire, à faire du sport. Le travail du dimanche doit rester l’exception.
Et c’est bien ce risque que nous gardons en tête, car, simplement à force de dérogations et d’exceptions, le travail du dimanche peut y perdre aussi les avantages qui y sont liés comme les majorations de la rémunération et les repos compensateurs qui y sont associés.
Les 12 dimanches réglementés dans la ville de Paris ont été un moyen de réguler en partie cet aspect, en coordination avec les fédérations de commerçants mais pour nous c’est encore trop.
Ce que notre groupe souhaitait, c’était un observatoire du travail le dimanche, qui devait voir le jour en partenariat avec l’APUR. Notre camarade Nicolas Bonnet, adjoint au commerce a tout tenté jusqu’ici pour relancer ce projet tué dans l’œuf. La raison ? Les grandes entreprises refusent de communiquer leurs données relatives au dimanche, chiffres d’affaires, fréquentation, emploi. Leurs intérêts économiques semblent passer, une nouvelle fois, avant les travailleurs précaires, ou usés.
Nous votons donc contre cette délibération.