Communistes Paris

Rentrée scolaire 2025 : Un avenir à construire, pas à marchander

L’éducation est le creuset de l’avenir. Elle façonne tout un chacun. Elle façonne nos sociétés. Elle est une pièce maitresse de l’émancipation des individus. Mais si tout le monde affirme en façade l’estimer, la réalité est bien différente.

La droite aux affaires s’évertue depuis des décennies à rogner sur la dépense. Enfin, sur la dépense pour le public, car pour le privé, c’est open-bar. La philosophie est claire et double. Rogner sur le service public permet de faire des économies substantielles. Mais aussi de pousser les familles vers le privé, entretenant le séparatisme social.

Résultat, depuis plus de 10 ans sous E. Macron, les postes sont supprimés par centaines chaque année à Paris dans le public. 110 postes en 2025 ; 125 en 2024 ; 155 en 2023. Nous sommes désormais à l’os avec des classes surchargées, souvent au-dessus du seuil des 25, sans compter les remplacements non effectués. Et ces suppressions de postes vont bien au-delà de la baisse démographique.

La France est le 2e pire pays en Europe en termes du nombre d’élèves par classe. Au lieu de profiter de la légère baisse démographique pour corriger sa copie, la droite choisit de sabrer dans l’éducation.

Honte à vous de marchander ainsi sur l’avenir des enfants.

Honte à vous de « en même temps » protester contre des fermetures de classes dans vos arrondissements le matin, et de voter le soir pour leur suppression au parlement. Mme Dati est certes plus occupée à préparer son procès pour corruption et trafic d’influence qu’à téléphoner à Mme Borne pour défendre les intérêts des élèves parisiens. Mais tous les députés de droite parisiens Ms et Mmes Maillard, Panosyan-Bouvet, Olivia Grégoire, Amiel, Missoffe, ont voté les suppressions de postes.

Il faut que cela cesse. Et c’est une des nombreuses raisons pour lesquelles vous serez sanctionnés tant aux municipales qu’aux législatives.

Dans ce contexte, je ne peux que saluer le professionnalisme, et la passion des professeur.es de l’éducation nationale, mais aussi des PVP, qui agissent au quotidien pour donner le meilleur aux élèves. Elles et ils méritent d’être salués, tant comme experts de la réalité des enfants, que comme acteurs de l’émancipation. Ils et elles ne sont pas le 12e point d’une communication mal faite, mais bel et bien le cœur de l’école.

Je salue aussi tous les agents de la ville de Paris, de l’animation, du péri-scolaire, de l’entretien des bâtiments aux cantines, et j’en oublie, qui s’engagent au quotidien pour donner un cadre favorable à l’éducation.

Je salue aussi les parents d’élèves fortement mobilisés tout comme les syndicats pour défendre l’école publique. Je pense notamment au mouvement « Touche pas à ma classe » qui a réuni d’une façon unitaire peu commune, parents, syndicats et élus mobilisés contre les suppressions de postes.

Nous avons de notre côté agi fortement dans nos champs de compétences municipaux.

Très tôt, nous avons amorcé la transition écologique du bâti scolaire. Elle améliore les conforts tant d’hiver, que d’été. Alors que les pics de chaleur vont s’intensifier, isoler les bâtiments, prévoir des pièces fraiches, c’est être responsable. Cela représente des centaines de millions d’euros chaque année, et la marque d’une politique de gauche qui investit pour l’avenir de la jeunesse.

Nous agissons aussi pour nos cantines, un atout majeur de l’école publique  : en poursuivant la tarification sociale, en développant une alimentation de qualité, en poursuivant la municipalisation des cantines. Aujourd’hui, les familles les plus modestes se voient proposer la quasi-gratuité avec un tarif de 13 centimes d’euros le repas, 2€ par mois. La droite ne cesse de la fustiger, mais nous tiendrons ce cap, voire l’étendrons. Comme nous l’avons fait sur les goûters gratuits, initiés par les communistes dans le 13e. Nous tenons aussi le cap du service public en remunicipalisant la restauration scolaire du 18e, et je salue le travail de Gérald Briant.

Nous avons aussi défendu les directions d’école, en empêchant Mme Borne de supprimer les décharges parisiennes de direction. C’eût été catastrophique pour l’organisation de nos écoles, et la Ville continuera son engagement financier en faveur des décharges.

Notre responsabilité financière concerne aussi l’accompagnement matériel des écoles. Nous sommes aux antipodes d’une Valérie Pécresse qui supprime les manuels scolaires pour des plateformes numériques façon puzzle, sans cohérence pédagogique, propageant à l’occasion des théories complotistes ou anti-science. Paris, à l’inverse, fournit gratuitement le matériel et les manuels scolaires, garantissant la liberté pédagogique.

En parlant finances, je voudrais souligner notre dispositif de bonus-malus anti-ségrégation.

Car un enjeu majeur de l’éducation à Paris concerne la ségrégation sociale à l’œuvre particulièrement dans le privé, faisant de Paris l’académie la plus ségrégée de France. Dans certains collèges, comme le collège privé jésuite Saint-Louis-de-Gonzague où enseignait une certaine Brigitte Macron, n’accueillant aucun, aucun enfant d’ouvriers ou chômeurs. Tous, je dis bien tous les collèges privés sont parmi les mauvais élèves de la ségrégation, apparaissant pour ce qu’ils sont : des moteurs du séparatisme social.

Pour lutter contre cet état de fait, nous avons créé un bonus-malus financier basé sur l’indice entropique de ségrégation. Plus un collège est ségrégé, plus son forfait élève baisse. Allant jusqu’à un facteur 3 entre les collèges les plus ou les moins mixtes. Je remercie Patrick Bloche d’avoir mis en place ce dispositif que j’avais défendu dans une niche du groupe communiste.

Mais l’incitation financière n’a pas, à elle seule, suffit contre les peurs irrationnelles. Si rien n’est fait, le privé risque de peser pour plus de 50% des collégiens à la fin du prochain mandat. Il nous faut donc des mesures chocs. Comme la suppression de postes dans le privé pour en ouvrir dans le public. Notre conseil avait voté un vœu en ce sens. Il faudra pousser cette idée, pour compenser les cadeaux de la droite, qui a massivement supprimé des postes dans le public tout en épargnant le privé.

Nous faisons aussi la proposition de créer un péri-collège dans tous les collèges publics, visant à garantir un accueil des collégien.nes sur des activités formatrices en dehors du temps scolaire. Car c’est bien en accentuant les atouts du public que nous lutterons efficacement contre les démons de l’entre-soi.

Et, puisque nous parlons du privé, je voudrais revenir sur l’affaire Stanislas, qui révèle la mise en danger des enfants. Car les pressions ministérielles pour enterrer et censurer le rapport d’inspection, démontrent qu’aujourd’hui des établissements peuvent en toute impunité bafouer les valeurs républicaines, ne pas respecter le code de l’éducation et les programmes. Il faut que cela cesse. Nous demandons une inspection généralisée des établissements privés. Et que notre Ville puisse légalement cesser de financer les collèges coupables. Car le financement public est illégitime quand les établissements privés ne respectent pas leurs contrats.

Enfin, notre rôle concerne aussi les rythmes scolaires. Paris a fait le choix d’une semaine de 4,5 jours. Qui, après 10 ans, mériterait un réexamen. Du fait principalement de la fatigue des élèves dès le jeudi. Mais aussi d’une organisation morcelée du périscolaire. Nous plaidons pour la remise à plat de ces rythmes et une semaine de 4 jours. Mais aussi pour un plan de déprécarisation massif de l’animation.

Je n’oublie pas que notre champ d’intervention va de la petite enfance jusqu’aux universités.

En matière de petite enfance, Paris a fait une remontada impressionnante. Quand la droite a quitté les affaires en 2000, Paris était dernier département pour le nombre de places en crèches. 4 mandats de gauche plus tard, Paris est désormais le premier département. Cela s’est traduit par une amélioration des conditions de travail des agentes, et une amélioration de l’accueil des enfants. Plus d’un enfant sur 2 est désormais accueilli en crèche publique, et nous voulons aller plus loin. L’enquête Les ogres de Victor Castanet a révélé au grand jour la mauvaise qualité du secteur de la petite enfance à but lucratif. Nous posons désormais dans le débat la fin de toutes les DSP des associations à but lucratif. C’est le sens de l’action de notre élue, Bénédicte Dageville, qui a municipalisé une crèche du 11e, pour le plus grand bonheur des salariées, des enfants et de leurs parents. Et comme nous avons le service public et la laïcité chevillés au corps, nous voulons aussi éteindre les financements publics des crèches privées à but confessionnel, tout en ouvrant autant de berceaux pour accueillir les enfants dans de meilleures conditions.

A l’autre bout du système éducatif, je finis sur les universités. Celles-ci font face à des difficultés croissantes du fait de la baisse des budgets d’état, et de l’augmentation du nombre d’étudiants. Notre ville les soutient dans la mesure de ses moyens. Alors que de nombreux étudiants sont percutés par la précarité, nous agissons pour les accompagner. Le principal levier est le logement. Nous produisons près de 1000 logements étudiants sociaux chaque année sur les 6000 créés. Nous aidons aussi les étudiant.es à s’installer. Et nous finançons l’aide alimentaire. Mais nous n’oublions pas de dénoncer les insuffisances et carences criantes de l’État, et de la Région Ile-de-France, qui ont la responsabilité première pour l’enseignement supérieur et la recherche.

Nous avons donc démontré à Paris qu’il est possible de privilégier l’éducation et l’école publique, à contre-courant des vagues d’austérité, et des faveurs au privé. Et il est désormais possible d’aller plus loin. Promouvoir un péri-collège. Transférer des postes du privé au public. Municipaliser les crèches en DSP. Rénover le bâti. Développer le logement social étudiant. Des ruptures sont possibles, précisément grâce à notre action ces dernières années.

Nelson Mandela disait : « L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde. » Promouvoir l’éducation et changer le monde. La voie de l’avenir nous est tracée.

Jean-Noël
AQUA

Élu du 13e arrondissement au conseil de Paris

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