Onze millions trois cent quarante-quatre mille cinq cent trente et un. C’est le nombre de nos compatriotes qui vivent aujourd’hui, dans notre pays, dans ce que nous appelons les “passoires thermiques”. Cette expression décrit la dure réalité que vivent de trop nombreux Français : celle d’une toiture défaillante, de fenêtres cassées, de portes mal-isolées.
4,8 millions de ces logements existent en France. Leurs habitants subissent souvent une double peine : à la mauvaise isolation thermique s’ajoute la mauvaise isolation phonique. Le Conseil national du bruit et l’ADEME sont unanimes : la forte gêne liée au bruit touche 17,2 millions de personnes en France. Ses conséquences sont dramatiques et entraînent stress, maladie cardiovasculaires, obésité, troubles de la santé mentale et bien d’autres pathologies.
Nos concitoyens les plus précaires en sont les premières victimes. Les cartes de pollution sonore montrent bien que les quartiers populaires à proximité de grands axes routiers sont les premiers exposés. Les logements sont mal isolés, ne bloquent pas le bruit, et sont aussi responsables d’une grande partie de nos émissions de gaz à effet de serre.
Pour changer la vie de ses habitants et pour protéger la planète, des solutions existent.
Pourtant, nos gouvernements successifs ne semblent pas vouloir se saisir de ces dossiers. Le néant du bilan de François Hollande et d’ Emmanuel Macron en sont témoins. S’ils avaient engagé une action à la hauteur des exigences, plus de 6 millions de ménages seraient aujourd’hui à l’abri.
De notre côté, nous nous sommes saisis de ces questions depuis déjà de nombreuses années. Entre 2014 et 2020 avec Ian Brossat, 4500 logements sociaux ont été rénovés chaque année. Le bilan présenté aujourd’hui concernant la rénovation thermique de nos écoles en témoigne également : les 100 écoles qui ont bénéficié de ce partenariat de performance énergétique ont vu leur consommation d’énergie et leurs émissions de gaz à effet de serre diminuer de plus d’un tiers.
Concernant la réduction du bruit, nous pensons à la réduction du trafic routier au profit de mobilités plus douces comme avec les coronapistes qui ont permis sur plusieurs axes de réduire la pollution sonore. Le Groupe Communiste et Citoyen sera attentif à ce que, dans le cadre de la bonne application du Plan d’Amélioration de l’Environnement Sonore, tous les moyens soient bien à disposition afin que les objectifs du plan Paris 100% cyclable soient bien tenus.
C’est aussi, concernant la rénovation thermique, ce que nous avons fait avec l’expérimentation d’un immeuble entièrement chauffé par la chaleur du métro dans le 4e arrondissement. C’est ce que nous continuons de faire avec cette nouvelle délibération qui propose de chauffer tout un immeuble de logements sociaux à l’aide de la chaleur d’un data center se situant à proximité.
Oui, nous redoublons d’effort. Car nous devons tenir notre engagement : celui de rénover 40 000 logements sociaux et 100 000 logements privés d’ici à la fin de la mandature. Celui de poursuivre la construction de logements sociaux, tout en veillant à l’équilibre nécessaire avec la végétalisation dans le cadre du plan Arbre. C’est un engagement pour le climat, c’est aussi un engagement pour les classes populaires.
Nous proposons d’accélérer notre action en insistant sur deux axes, comme le détaille notre vœu relatif au financement des investissements pour la rénovation thermique.
Le premier est celui des bâtiments publics : nous demandons à ce que trois milliards d’euros soient inscrits au projet de loi de finances pour la rénovation énergétique des bâtiments publics des collectivités territoriales.
Le deuxième axe est celui du logement social :, nous demandons à ce que trois milliards soient également inscrits au projet de loi de finances afin d’effectuer leur rénovation énergétique.
Je vous remercie.