Bilan annuel des rénovations « plan climat » des bailleurs sociaux
Avec cette délibération, nous abordons un investissement très important en faveur de la rénovation des logements sociaux. Un investissement très attendu par les locataires les plus précaires de Paris et un investissement essentiel pour préserver les conditions d’habitabilité de la planète et donc de Paris.
Nous tenons à saluer le travail effectué sur ces opérations qui, bien souvent, sont menées en sites occupés et par ailleurs très compliquées à mettre en œuvre en période de crise. Sans oublier que, pour respecter nos engagements, en matière d’exigences environnementales, maintenant très poussées, nous privilégions l’usage de matériaux écologiques : des matériaux biosourcés.
Voici, en tout état de cause des opérations plus complexes à mener en terme d’organisation, parfois plus couteuses mais tellement plus vertueuses à la fois pour la facture et le cadre de vie des locataires en in fine en terme environnemental : pour la planète.
La gravité de la crise actuelle confirme d’ailleurs l’urgence et l’importance de réduire et de maîtriser les consommations énergétiques des logements. A l’heure de la COP 27 et de la nécessité pour chaque pays de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, les choix d’investir massivement dans le logement social et dans sa rénovation doivent être défendus et réaffirmés.
Suite à cet été caniculaire qui fut particulièrement intense et qui nous apparaît comme un avant-goût des rudes étés auxquels nous seront prochainement confrontés, soulignons la place plus importante que le sujet du confort d’été a pris dans cette perspective de rénovation. C’est un sujet qui traverse d’ailleurs nos travaux et nos échanges dans le cadre de la MIE « Paris à 50° ».
Cette problématique est désormais systématiquement prise en compte, signe que la stratégie sur le parc social est en adéquation avec les problèmes qui nous sont désormais posés. Car la perspective de l’hiver ne doit pas nous faire oublier que non seulement le confort mais l’habitabilité dans certains bâtiments de Paris, notamment sous certains toits, pourrait être fortement remise en cause par des canicules plus intenses et plus longues.
Saluons par ailleurs les bailleurs sociaux qui contribuent grâce à leur engagement à réduire concrètement les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre du territoire parisien. Un engagement partagé par la Ville sous la forme d’un accompagnement financier important qui permet aux bailleurs sociaux de réaliser des opérations de travaux de qualité. C’est un engagement d’autant plus important lorsqu’on considère que les opérations ont été rendues possibles et ce même malgré les hausses de prix et les pénuries de matériaux.
A Paris, le logement social représentera bientôt 25% du parc de logements, le rôle de notre collectivité est donc essentiel. Essentiel tant il est moteur pour l’ensemble des bailleurs dans leur action puisqu’il représente près d’un quart de la participation globale. Il est tellement essentiel que les objectifs que nous nous sommes fixés en début de mandature sont déjà très hauts : 5000 logements sociaux financés par an, et nous continuerons de nous battre pour atteindre nos objectifs.
Il est néanmoins important d’accélérer les investissements pour la rénovation thermique des bâtiments publics. L’Etat doit voir plus grand et revoir sa part de financement en l’augmentant de manière à la fois pérenne et conséquente. Son engagement doit être ambitieux et systématique ! Pour le moment ça n’est pas le cas et c’est ce pourquoi nous soulignons que l’Etat est beaucoup trop en retrait sur cette question.
Cependant, nous n’oublions pas que l’Assemblée nationale, fin octobre, avait voté favorablement afin de rajouter près de 12 milliards d’euros de crédits en faveur de la rénovation thermique des logements, une avancée qui fut vite balayée pour des raisons politiciennes via le recours du gouvernement à sa béquille : le 49-3.
Aujourd’hui, nous sommes encore trop loin du compte. Nous demandons régulièrement cet engagement de la part de l’Etat via une dotation spécifique affectée aux collectivités locales. Il nous parait indispensable, en ces temps d’inflation et de perte de marge de manœuvre de la part des collectivités locales, que cette dotation soit attribuée pour soutenir l’effort des bailleurs sociaux si l’on souhaite réussir la transition écologique et in fine la transformation de nos modes de vie.
C’est ce pourquoi la dotation qui fut consentie dans le cadre du plan de relance doit non seulement être prolongée mais très largement reconsidérée à la hausse. Depuis 2009, et jusqu’en 2020, la Ville de Paris a investi plus de 600 millions d’euros de subvention dans la rénovation du parc social, sans aide de l’Etat ; c’est seulement en 2021 que l’Etat – dans le cadre du Plan de relance – en a accordé 17 millions, c’est insuffisant pour 12 ans de politique de rénovations énergétiques à l’échelle du patrimoine parisien !
La rénovation énergétique du parc immobilier est un sujet majeur, gageons que tous les acteurs du secteur participent et soient à la hauteur des enjeux pour qu’elle se fasse le plus vite possible dans notre intérêt à tous.