Le 10 janvier dernier, le Gouvernement présentait son projet de loi retraite. Aucune surprise, il faudra encore travailler plus longtemps, avec un âge légal de départ porté à 64 ans, une durée de cotisation de 43 voire 44 ans pour les carrières longues.
Peu importe pour eux que l’espérance de vie en bonne santé ne progresse plus, peu importe que celle des ouvriers soit inférieure de 7 ans à celle des cadres, peu importe que le conseil d’orientation des retraites dise que notre système par répartition n’est pas en danger financièrement.
Cette réforme, brutale et dogmatique, ne tient pas compte de la réalité vécue par les salarié.es, les fonctionnaires, les artisans, les indépendants de ce pays. Elle ne tient pas non plus compte des modalités alternatives de financement de notre système de retraite : revenir sur une partie des exonérations de cotisations, faire contribuer les dividendes, assurer l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes.
Enfin, Macron et son Gouvernement semblent totalement ignorer le rôle social des retraités dans notre pays : engagés auprès des associations, impliqués dans la vie active, ils sont loin d’être « inactifs ». Ce sont deux mondes qui s’opposent : celui où la retraite est vue comme une charge inutile face à notre vision d’une retraite comme un nouveau temps de la vie, pour soi et pour les autres. Le ministre du travail communiste Ambroise Croizat, créateur de la sécurité sociale, disait à la Libération : « La retraite ne doit plus être l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie. »