Il y a quelques semaines un large collectif, dont sont notamment membres Benjamin Stora et Lilian Thuram, mais aussi Pierre Mansat, ou Cédric Villani, demandait dans une tribune au « Monde » la restitution par la France des étendards des résistants et une clé de la ville algérienne dont l’armée coloniale française massacra plus des deux tiers des habitants, en 1852.
Elle fait suite à d’autres demandes dont celle du journaliste et écrivain algérien Lazhari Labter au Président de la République, Emmanuel Macron.
Toutes sont restées sans réponse à ce jour.
Pourtant, ces demandes s’inscrivent dans une logique de reconnaissance qui va dans le sens de l’histoire. Ce sont ces actes symboliques qui devraient participer au renforcement de l’amitié entre les peuples français et algérien, dans les initiatives culturelles, les liens de solidarité qui s’initient depuis des décennies. Cette demande constitue un acte fort de notre histoire commune. Ceci doit perdurer.
Par ailleurs, la proposition que nous relayons permet aussi de se réapproprier un pan de l’histoire urbaine de notre ville. La rue Laghouat évoque peu de choses pour celles et ceux qui la traversent quotidiennement au cœur de la goutte d’Or. Il est pourtant important que ces actes barbares de l’armée française soient enfin connus.
C’est pourquoi, au-delà de la demande de restitution de la clé et des étendards de Laghouat, il nous semble essentiel qu’une plaque commémorative soit placée aux entrées de la rue de Laghouat, dans le 18e arrondissement afin d’expliquer les origines du nom de cette rue, des origines qui ont le goût amer de crime de guerre.