Le conseil de Paris nous livre des surprises chez nos adversaires. Cette délibération et le débat qu’elle entraîne en est la parfaite illustration.
Il pourrait se résumer à cette contradiction : lorsque nous construisons des logements sociaux, certains sur ces bancs nous reprochent de ne pas laisser assez de place aux espaces végétalisés. Mais lorsque des espaces verts d’une taille très conséquente sont envisagés, ces mêmes personnes trouvent pourtant le moyen de s’y opposer aussi.
Objectivement, les seuls chiffres évoqués dans cette délibération suffiraient à convaincre n’importe quel Parisien des bienfaits de ce projet pour son cadre de vie. Permettez moi d’en citer quelques-uns : la surface urbaine verte va augmenter de plus de 20 000 m² ; 2,6 hectares supplémentaires vont être rendus aux piétons ; l’espace comprendra 1,7 hectares de plus de verdure ; enfin, 200 arbres supplémentaires seront plantés.
Ces simples chiffres devraient suffire à nous mettre tous d’accord sur l’intérêt de voter cette délibération.
Car ce projet s’inscrit parfaitement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il permet désimperméabiliser plus de 17000 m2 qui seront végétalisés, permettant l’adaptation du site de la Tour Eiffel au changement climatique, et à la lutte contre l’effet d’îlot de chaleur urbain.
Il permettra simplement de rendre cet espace aux Parisiennes et aux Parisiens. Aujourd’hui, les espaces verts sont entrecoupés, la circulation piétonne est laborieuse. Nous partageons l’objectif de créer du lien et de l’harmonie entre les différents espaces verts autour de la tour Eiffel afin que ce lieu ne soit plus seulement consacré aux touristes, mais bien à tous les parisiens qui souhaiteraient prendre l’air.
Il s’agit de se réapproprier cet espace mythique et internationalement reconnu par l’ensemble de la population parisienne et francilienne pour en faire un symbole de la révolution de l’aménagement public que nous prônons. Nous accueillerons mieux les touristes, mais aussi les Parisiens et les Franciliens qui vivent au quotidien dans cette ville et en Île-de-France.
Ce réaménagement sera d’ailleurs bénéfique pour leur santé. La réduction de la circulation automobile au profit des piétons, des bus et des vélos réduira les émissions de particules fines sur cette zone. Les 2,6 hectares rendus aux piétons auront un impact positif sur l’espace sonore et environnemental, dont l’étude de la haute autorité environnementale témoigne par ailleurs.
Enfin, cet aménagement a été conçu pour et avec les Parisiennes et les Parisiens. La délibération que nous examinons aujourd’hui, bien qu’elle fasse l’objet d’une certaine part de politique politicienne, est le résultat d’un long travail de concertation interne, avec les mairies d’arrondissement, et avec les habitants des arrondissements concernés.
Par ailleurs, les commerces sur place seront en grande partie alloués à des Parisiens dans le cadre du dispositif Fabriqué à Paris, favorisant l’économie circulaire et les circuits courts que nous soutenons.
Il est temps d’engager ces travaux, de changer le visage de ce lieu, de le rendre aux Parisiens et aux Franciliens. Il est temps d’en faire une vitrine de ce que nous faisons de mieux à Paris : une végétalisation au service de toutes les Parisiennes et de tous les Parisiens.
Cette végétalisation ne doit pas cependant pas être réservée à quelques-uns, mais accessible à toutes et tous. C’est le sens du voeu que nous déposons afin que les lignes budgétaires permettant le financement de la végétalisation des grands axes et de l’embellissement des quartiers soient abondées à hauteur de 20 millions d’euros d’autorisations de programme dans le cadre du Budget supplémentaire 2022 pour accélérer les opérations de végétalisation et d’apaisement de l’espace public dans les quartiers populaires.