Je tiens d’abord à remercier le groupe Paris en Commun de dédier sa délibération de groupe à un sujet aussi essentiel que celui des proches aidantes et aidants. Merci de donner un temps d’existence à ce sujet dans nos institutions politiques, et de rompre avec l’invisibilité habituelle de cet enjeu trop souvent cantonné à la sphère privée, familiale, aux affaires personnelles et aux responsabilités de chacune et chacun.
Parce que non, être proche aidante ou proche aidant ce n’est pas qu’une question qui relève de l’intimité, de l’obligation familiale et de la sphère privée, c’est un enjeu de société qui a été abandonné à la solidarité familiale et dont la responsabilité pèse sur des individus qui doivent en parallèle mener leur propre vie personnelle, familiale et professionnelle. Le tout en se consacrant quotidiennement à l’accompagnement d’une personne âgées ou en situation de handicap. Et trop souvent, cela veut dire des sacrifices, de l’épuisement et de l’isolement.
Une action aussi essentielle que celle de l’assistance aux personnes en situation de dépendance ne devrait pas induire de sacrifices.
Quelques avancées législatives ont pu améliorer la situation des aidantes et aidants, mais il serait nécessaire de créer un véritable statut de proche-aidant.
Concrètement, nous parlons de la situation de 11 millions de française et français qui assistent leur proche dans ses actes de la vie quotidienne, à hauteur de deux fois par semaine. 3 françaises et français sur 10. Un quart d’entre elles et eux interviennent seuls, sans accompagnement. 1 ou une sur deux constate un impact négatif sur sa vie sociale ou familiale. Un ou une sur deux témoigne d’un impact sur sa santé. Et la liste est longue.
Et Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui ne se reconnaissent pas comme aidantes et aidants. Pour qui les gestes effectués au quotidien sont normaux, relèvent juste du soin que l’on porte naturellement à ses proches.
Or, il faut en parler, parce que c’est en parlant, en expliquant que celles et ceux, (mais plus souvent celles parce que si les femmes et les hommes sont aidant.e.s de manière paritaire, les femmes consacrent plus de temps à ces tâches), qui se retrouvent dans cette situation puissent prendre conscience qu’elles/ils ne sont pas seules, qu’elles/ils peuvent être accompagnés. 54% des proches aidantes et aidants ignorent leur statut.
À échelle de Paris, il y a un aspect sur lequel nous pouvons agir immédiatement, c’est celui de l’information. Il existe les maisons des ainés et des aidants qui font un travail très important, et la proposition de création d’une carte, d’une plateforme numérique ressources pour permettre aux aidants et aidantes de s’orienter parmi les nombreux dispositifs déjà existants.
Nous saluons aussi la création d’une carte des aidants pour à la fois aider à la reconnaissance d’un statut et aider dans les démarches.