Nous avons été alertés par les organisations syndicales du projet de cession de l’annexe de la Bourse du Travail rue Turbigo dans le 3e arrondissement en vue d’y développer des logements sociaux. Par ailleurs, l’annexe rue Charlot pourrait également faire l’objet d’une cession.
Le groupe communiste ne saurait ni comprendre ni accepter un tel projet. L’annexe Turbigo est occupée par plusieurs organisations syndicales, notamment Force ouvrière et la CGT, cette dernière qui représente 40.000 travailleurs parisiens et leur permet de s’y former, de prendre connaissance de leurs droits pour mieux les faire valoir dans leurs entreprises. C’est d’autant plus nécessaire dans ce contexte de casse sociale et de chasses aux bourses du travail dans certaines collectivités de droite.
Il est impensable qu’une Bourse du Travail puisse être ou supprimée ou déplacée sans l’accord des syndicats pour y faire des logements. La Ville s’est engagée contre les mauvaises conditions de travail, je pense à l’observatoire des morts au travail et la charte sociale actuellement en gestation. Un tel projet serait donc incohérent avec les engagements de Paris.
D’autant plus que l’annexe Turbigo est occupée par les organisations syndicales depuis 1933. D’autant plus que la Bourse du Travail parisienne, créée en 1887 trouve ses origines dans les débats municipaux des années 1870, dans la suite de la Commune de Paris et dans la loi Waldeck-Rousseau de 1884 qui autorise la création des syndicats professionnels.
Nous demandons à la Ville de Paris de démentir ces rumeurs, renoncer à ce projet s’il est avéré et puis d’engager la rénovation de l’ensemble des bâtiments de la Bourse du Travail afin de garantir de bonnes conditions d’utilisation et d’accès aux travailleurs parisiens.