Cette délibération, en effet, accorde des subventions à 4 associations pour des actions destinées particulièrement aux femmes en situation d’exclusion. Les chiffres qui ont été rappelés sur la Nuit de la Solidarité montrent à quel point on a besoin de l’action de ces subventions, puisque le nombre de personnes à la rue a augmenté, que le nombre de femmes à la rue a également augmenté.
Cette délibération soutient et finance plusieurs projets de 4 associations, d’abord de l’association "Aurore" pour un dispositif d’accueil et de logement de femmes victimes de violences conjugales ou familiales. On le sait, on le voit encore avec l’actualité malheureusement, j’ai envie de dire, presque chaque jour, tant le nombre de féminicides est important. La question de l’hébergement dans la lutte contre les violences faites aux femmes est centrale et c’est une question clé, car, on le voit, 90 femmes, l’année dernière, ont été tuées chez elles. Il est donc extrêmement important qu’il puisse y avoir des dispositifs qui permettent aux femmes de quitter le domicile immédiatement et dès qu’elles en ont besoin.
Cette délibération soutient aussi l’Association pour le développement et la santé des femmes, qui finance des équipes mobiles et des actions d’"aller vers" spécifiquement dédiées à l’accès aux soins des femmes en situation de grande exclusion, qui sont les plus exclues.
Egalement, l’accueil "Louise et Rosalie", qui est un accueil situé dans le 6e arrondissement, spécifiquement dédié aux femmes à la rue.
Enfin, une subvention pour l’association "Règles Elémentaires", et je ferai le lien avec le vœu que mon groupe a déposé. L’association "Règles Elémentaires" organise la collecte et la redistribution de protections périodiques pour les femmes en situation de grande exclusion.
Avec le groupe Communiste, nous avons déposé un vœu rattaché à cette délibération et qui a trait à la précarité menstruelle, c’est-à-dire à la difficulté que peuvent avoir les personnes d’accéder à des protections périodiques, pour des raisons financières mais pas uniquement, parce qu’on le sait et c’est l’objet de ce vœu, parfois, pour des jeunes filles, la difficulté d’accès aux protections n’est pas toujours liée à une question financière, mais aussi à des difficultés à en parler, des difficultés à évoquer le sujet avec leur famille. Notre vœu propose donc, à l’image de ce qui est fait dans les résidences du C.R.O.U.S. mais aussi dans les collèges, que des distributeurs de protections périodiques jetables, bio, sans plastique, puissent être installés dans les centres d’animation et dans les centres Paris Jeunes.
On a une demande, un point de vigilance spécifique qui est que ces distributeurs ne soient pas installés dans les sanitaires des femmes, mais qu’ils soient installés à la vue de tout le monde, à la vue des hommes et à la vue des femmes. Pourquoi ? Parce qu’on pense que, par le biais d’une politique publique visant à l’installation de distributeurs, on permet aussi de lever le tabou qui persiste aujourd’hui autour des règles et un tabou qui peut entraîner des situations, des difficultés, qui peut entraîner le fait qu’on ne parle pas de ses règles, qu’on ne parle pas de douleurs qu’on peut subir et qui sont en réalité des problèmes de santé. Pour nous, c’est très important que cela soit visible par tout le monde, par les filles et par les garçons, par les hommes et par les femmes.
Dans les collèges, il y a une action de distribution et d’installation de distributeurs, mais c’est assez fluctuant. On siège toutes et tous dans les conseils d’administration de collèges - d’ailleurs, je vous invite à en parler, à poser des questions dans les conseils d’administration - et on voit que cela varie d’un collège à l’autre, que tout n’est pas mis en place de la même manière. Ainsi, faire une petite piqûre de rappel peut être utile. Si les protections sont accessibles dans le bureau du principal ou de la principale, cela peut être un frein pour les jeunes filles d’aller chercher ces protections. Alors que si elles sont en libre-service, cela facilite leur accès et permet d’atteindre réellement l’objectif qu’on s’est fixé.
Enfin, notre vœu demande que des protections puissent être mises à disposition, par exemple, dans les trousses de secours dans les écoles primaires, car, aujourd’hui, la puberté, on le sait, ne commence pas toujours au collège et il peut y avoir des jeunes filles déjà menstruées en CM2. Et là aussi, on le voit, cela varie d’une enseignante à l’autre. On a des témoignages d’enseignantes qui en amènent, qui en ont avec elles dans leur classe pour pouvoir accompagner ces jeunes filles, même si cela ne repose pas uniquement sur le bon vouloir des enseignants et des enseignantes.
Mais si c’est fait de manière généralisée dans toutes les écoles, par exemple dans les trousses de secours, on pense que c’est une bonne chose. Et là aussi, cela permet d’agir concrètement et d’avoir une politique publique qui soit réelle et efficace.
Pour toutes ces raisons, je vous invite à voter notre vœu et, bien sûr, à voter cette délibération.
- installation des distributeurs de protections périodiques jetables, sans plastique et bio dans les centres Paris Anim’ et dans les espaces Paris Jeunes ;
- sensibilisation à nouveau les collèges au sujet des protections périodiques mises à disposition par la Ville de Paris et que ces protections soient en accès libre aux collégiennes ;
- mise à disposition des protections périodiques jetables dans toutes les écoles primaires ;
- campagne de sensibilisation à destination des filles et des garçons, des femmes et des hommes, sur les règles ;
- étudier la possibilité de rendre accessible aux plus grands nombre des protections périodiques renouvelables.