Nous le savons, la précarité est un enjeu majeur. D’année en année, on le constate. Effectivement, un certain nombre de dispositions et le projet de délibération vont certainement dans le bon sens. De surcroît, on se doute que cette année et cet hiver vont voir flamber - excusez-moi du terme - cette précarité. Il y a urgence à agir, et à agir de façon systématique. Ce SLIME va permettre d’avancer concrètement. Je le qualifierai presque d’un observatoire d’action qui va permettre non seulement d’observer les pratiques, mais aussi, et c’est le plus important, d’agir directement pour lutter contre cette précarité concrètement.
Permettez-moi d’aborder directement la partie du vœu rattaché et du vœu de l’Exécutif, parce que cette précarité ne sort pas de nulle part. Vous le savez, nous y venons régulièrement dans ce Conseil, donc je vais faire très vite, cette précarité vient d’un système de production énergétique et d’un système qui est à la fois libéralisé et dérégulé, d’où le fait que nous revenions régulièrement pour lutter contre cette dérégulation et ces privatisations. Concrètement, il faut bien sûr revoir le modèle des grandes entreprises comme Total ou Engie, qui, au passage, profitent largement de la crise actuelle. Mais le requin ne saurait cacher le rapace. Le vœu dont nous parlons, qui est rattaché à ce projet de délibération, vise certains de ces rapaces, notamment l’exemple d’une entreprise qui s’appelle "Mint Energie", ayant un peu défrayé la chronique de certains milieux spécialisés dans l’énergie.
Cette entreprise se fournit au niveau de l’ARENH - ARENH que nous remettons en question, mais ce n’est pas l’objet de ce vœu - c’est-à-dire qu’elle se fournit auprès d’E.D.F. sur une électricité, des électrons produits par E.D.F. L’Etat oblige E.D.F. à lui vendre en dessous de ses prix de production, à 50 euros du kilowattheure, sans que cette entreprise n’ait rien produit. Ensuite, elle revend à E.D.F. cette même énergie, qu’elle n’a pas produite, à 250 euros. Elle se fait sur le dos du contribuable 200 euros par kilowattheure. C’est un véritable scandale, à hauteur de 12 millions d’euros tout de même. On l’appellera comme on voudra, mais j’ai envie d’appeler cela un "vol en bande organisée".
Pour lutter contre la précarité énergétique, il y a toute une palanquée de mesures qu’il faut mettre en avant. Mais il faut lutter contre ces rapaces de l’énergie qui participent de la spéculation, donc participent à la flambée des prix de l’énergie, et donc participent à cette précarité.
C’est l’objet de ce vœu, et je vous remercie d’y avoir abondé, qui demande que l’on prenne en compte les pratiques spéculatives dans notre commande publique et que l’on publie les données des pratiques, notamment de reversement au F.S.L. de ces fournisseurs d’énergie.