Idir avait fait de Ménilmontant et de la rue des Maronites son « quartier général ». On pouvait l’y croiser quasi quotidiennement « Au Petit balcon » ou à « La Pétanque », des cafés du quartier. Quand il se baladait dans les rues de ce quartier populaire et métissé, Ménilmontant était un peu devenu sa deuxième maison. Il venait régulièrement rencontrer la communauté Kabyle, à l’association de culture berbère dite l’ACB.
Arrivé en 1975, il avait fait sa carrière en France et à Paris. Aujourd’hui, il repose dans le 20ème arrondissement : au cimetière du Père Lachaise. Il est en quelques sortes citoyen du 20ème pour l’éternité. Il est donc logique que, vu son parcours, son rayonnement artistique et son amour pour le 20ème, nous inaugurions une plaque à son nom, vers Ménilmontant, cette partie du 20ème arrondissement où il aimait retrouver ses amis, sa famille, et des connaissances.
Dans cette rue Idir raisonnerait ainsi les paroles et la voix d’un homme de paix et de cœur. Elle rendrait visible une réalité sociologique, notamment migratoire, qui fait la richesse et la diversité dans notre arrondissement. Elle défendrait une laïcité et une citoyenneté, ou chacun.e.s peut vivre de ses convictions sans pressions et contraintes, idéologiques, religieuses et éloignées des logiques et des pensées binaires, trop présentes aujourd’hui.
Comme le disaient sa famille et ses amis, un jour peut-être à Ménilmontant, nous habiterons dans la rue Idir. Nous voterons avec enthousiasme ce vœu.