Avec le renouvellement de la concession de chaleur urbaine, la gauche ouvre une nouvelle page enthousiasmante et ambitieuse pour l’avenir. Les critiques de la droite parisienne relèvent plus de la posture que de la cohérence. Le calendrier de cette procédure est connu depuis des années et a été prolongé en 2024 précisément pour éviter toute précipitation. Certains élus qui n’ont jamais participé sérieusement aux débats autour du réseau de chaleur découvrent le dossier à l’aube des élections et dénoncent une prétendue « confiscation démocratique ». Mais après n’avoir jamais rien proposé, vous continuez à ne rien proposer de sérieux.
La réalité est simple : Avec ce nouveau contrat Paris renforce le contrôle public, réaffirme ses ambitions écologiques, développe l’outil industriel, baisse les tarifs pour les usagers et défend les statuts des travailleurs. Voilà concrètement ce que la droite conteste aujourd’hui. Une écologie sociale et populaire. On imagine que ces trois mots suffisent à effrayer la droite de la casse sociale et de la casse écologique. Oui, ce « contrat du siècle » engage notre ville jusqu’en 2051. C’est un enjeu industriel, social, environnemental et démocratique. Et je veux rappeler que les élu·e·s communistes ont été, depuis plus de dix ans, en première ligne pour défendre un modèle exigeant : plus de maîtrise publique, plus de garanties sociales, plus de raccordements et une gouvernance territoriale réellement partagée avec les 15 autres communes concernées par le réseau. Nous nous en félicitons.
D’abord, la maîtrise publique. Nous n’avons pas la régie publique que nous aurions préféré, mais la SEMOP constitue un réel progrès. La Ville détiendra 34 % du capital, la Banque des Territoires 15 %, et surtout nous reprendrons la propriété des 12 sites de production. Chaque décision stratégique sera conditionnée au droit de veto de la Ville : c’est un changement profond dans l’histoire du réseau, concédé depuis 1927. Nous pourrons imposer des pénalités en cas de dérive, exiger le respect du schéma directeur, et garantir une redevance qui atteindra 11M€/an en moyenne.
Ensuite, les tarifs. En 2021, nous avions obtenu l’inscription d’un objectif clair : non pas une tarification simplement « attractive », mais une baisse réelle des prix pour les usagers. C’est désormais acté : 69 % des abonnés, notamment des logements, verront leurs tarifs baisser dès 2027, avec un prix en moyenne 16 % inférieur à celui du gaz. Dans un contexte de flambée énergétique, c’est un acte fort. Et cette trajectoire sera rendue possible par le verdissement massif du mix énergétique. Car oui, la transition écologique est au cœur de cette concession.
Le réseau fonctionne à plus de 50 % grâce aux énergies renouvelables et de récupération. L’objectif est désormais 76 % en 2034 et 100 % en 2050. Cela passera par dix nouveaux projets de géothermie, par le développement de la chaleur fatale, et par une nouvelle centrale CSR prévue à Vitry. Ce réseau évite déjà chaque année l’émission de 300 000 tonnes de CO₂ soit environ 300 000 allers-retours Paris–New York en avion. Demain, il deviendra l’un des plus propres au monde. Paris multipliera par cinquante sa production géothermique. Dalkia s’engage à investir 3,4 milliards d’euros sur la durée du contrat. Nous obtenons aussi des avancées fortes pour les salariés.
Grâce à notre amendement de 2021, et l’action constante et déterminée des élu.es communistes, les 550 agents de la CPCU seront intégralement repris dans la SEMOP, avec maintien du statut IEG. Ce statut créé par le ministre communiste Marcel Paul, se voulait un statut protecteur pour garantir la sécurité des travailleurs. Il s’est révélé être un formidable atout pour les agents de ces industries. Le but était d’en faire une expérimentation et de l’étendre à d’autres professions. La tache reste devant nous. Mais au moins, nous le préserverons pour la CPCU pour les agents actuels et les futurs agents.
C’est fondamental : la transition écologique ne doit jamais se faire contre les travailleurs. Dalkia prévoit même une augmentation des effectifs pour atteindre 617 ETP en 2051. La transition écologique peut donc également être pourvoyeuse d’emplois de qualité, c’est notre vision de l’écologie.
Enfin, la dimension sociale. Le réseau de chaleur doit rester un outil d’égalité et de solidarité. Dalkia contribuera à hauteur de 500 000 € par an au Fonds de solidarité logement. C’est positif, mais nous regrettons que cela ne soit pas plus, et nous n’hésiterons par à interpeller Dalkia afin qu’il s’engage à l’avenir à contribuer davantage au FSL. Mes chers collègues, ce contrat porte la marque de combats que les communistes et notre majorité de gauche a conduit durant toute la mandature. Nous y avons inscrit des garanties sociales, environnementales et financières majeures. Nous avons renforcé la maîtrise publique. Nous avons obtenu des engagements concrets pour les usagers, pour les travailleurs, pour la transition écologique et pour les territoires.
C’est pourquoi nous voterons ce renouvellement en maintenant une vigilance absolue sur sa mise en œuvre — car notre objectif reste inchangé : un réseau de chaleur plus public, plus vert, plus juste, au service des Parisiennes et des Parisiens.
